Nouvelle réglementation thermique oblige, les métiers liés aux secteurs du BTP et de l'énergie connaissent de fortes mutations, voire une «petite révolution». De nouveaux métiers apparaissent, mais surtout ils évoluent et exigent des profils plus pointus auxquels doivent faire face les organismes de formation. Explications.

Au moment où grandit le risque d'une pénurie d'énergie dans le monde, Batimat, va, pour sa 28e édition, mettre l'accent sur l'efficacité énergétique des nouveaux matériaux afin de réduire la consommation dans ce secteur. Les objectifs de maîtrise énergétique du Grenelle de l'Environnement apparaissent, effectivement, comme l'incontournable levier de croissance du secteur du bâtiment sur les prochaines années. Les nombreux chantiers de rénovation prévus d'ici à 2020 constituent, justement, un atout incontestable pour l'activité du secteur… mais encore faut-il disposer de professionnels qualifiés. La formation représente donc une préoccupation majeure.

 

«Dans un contexte où nous sommes portés par la RT2012, qui bouscule les frontières entre les différents corps de métier, la formation est un outil indispensable pour l'entrepreneur, explique Stéphanie Auxenfans, la nouvelle directrice de Batimat. La nouveauté ? «Nous déplaçons donc le secteur des services au cœur du salon, dans le Hall 4, regroupant les acteurs référents, comme l'Afpa, Feebat, afin de mettre au même niveau la formation que les matériaux et l'outillage. Et de nombreuses conférences y sont programmées tout au long de la semaine», ajoute-t-elle.

 

Appréhender les problématiques techniques et économiques liées au bâtiment de demain, acquérir les essentiels pour les choix nécessaires à la conception d'un bâtiment performant et confortable et maîtriser les différentes technologies permettant d'atteindre des objectifs de performances énergétiques, tels sont les intitulés «tendances» des formations proposées, aujourd'hui, aux artisans.

 

«Face aux enjeux énergétiques du bâtiment, le BBC, la RT 2012, la profession va justement connaître une petite révolution, estime Gabriel Coin, directeur du bâtiment à l'Afpa. Malgré un tassement du marché et un attentisme de la part des artisans au lendemain de l'application de la réglementation thermique, la formation devient essentielle dans ce secteur très fort en main d'œuvre et en métier d'exécution, poursuit-il. Avec 55.000 stagiaires annuels dans le domaine, 122 centres de formation Afpa, et près de 1.000 formateurs, l'activité formation dédiée au bâtiment reste très ancrée sur le territoire. Cela pèse un gros tiers de l'activité globale de l'Afpa.»

 

«Ce ne sont pas des formations papier crayon»
Si quelques nouveaux métiers apparaissent (conseiller en énergie ou rénovation), ce sont globalement les métiers «traditionnels» qui évoluent vers de nouvelles compétences. En résumé, les maçons devront savoir utiliser les nouveaux matériaux, à l'image de la brique monomur ou du béton cellulaire, les façadiers peintre devront mettre en œuvre l'isolation par l'extérieur, l'électricien, poser des panneaux photovoltaïques, mettre en place de la domotique…

 

Au top des formations qualifiantes proposées par les organismes de formation, on y retrouve peintre, plaquiste, carreleur, menuisier. Côté équipement du bâtiment, les formations d'électriciens, de chauffagiste ont encore le vent en poupe. Sans compter, les postes de consultants, énergéticiens dans l'optique de la conception des bâtiments dits «intelligents». Gabriel Coin ajoute de son côté que «l'Afpa se concentre sur une formation professionnelle. Ce ne sont pas des formations papier crayon. Concrètement, les enseignants vont apprendre aux stagiaires une installation pratique d'un chauffe-eau.»

 

Dans ce secteur de formation «moyennement concurrentiel», l'Afpa évolue aux côtés de Feebat, la formation aux économies d'énergie des entreprises et artisans du bâtiment, des Greta, structures de l'Education nationale, de la Fédération nationale compagnonnique des métiers du bâtiment (FCMB) et d'une myriade d'organismes indépendants.

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