Le retard de paiement de 120 entreprises, grands donneurs d'ordre en France, s'élève à près de 4 milliards d'euros. Quant au crédit inter-entreprises, il pèse pour près d'un tiers du PIB du pays, à 635 milliards d'euros.

La question des délais de paiement reste plus que d'actualité, et un véritable enjeu financier pour les entreprises. Pour preuve, le dernier indicateur élaboré par la Médiation inter-entreprises et Altarès, qui montre que les retards de paiement de 120 entreprises, plus grands donneurs d'ordre en France, s'élèvent à 3.972 Md€, à fin avril 2015.

 

Si le chiffre est en légère amélioration par rapport à fin janvier (4.163 Md€), il n'en demeure pas moins inquiétant pour la santé des entreprises. Car le crédit inter-entreprise, lui, pèse lus de 635 Md€, soit 5 fois le montant total des crédits court terme accordés par les institutions financières (120 Md€) et surtout près d'un tiers du produit intérieur brut (PIB) de la France ! Lorsque le crédit commercial est facteur d'opportunité s'il est consenti, mais il peut être facteur de risque majeur s'il est subi, souligne l'indicateur Altares/Médiation inter-entreprises.

Les grandes entreprises, pas des modèles

En effet, les dépassements de délais de paiement sont nombreux, constatent les entreprises. Ainsi, près de deux entreprises françaises sur trois (62%) règlent leurs fournisseurs avec retard, qui s'élève désormais à plus de 13 jours en 2015, contre 12.2 jours en moyenne l'an passé. Plus en détail, les artisans-commerçants ont 10.5 jours de retard de paiement, les Sarl environ 12.5 jours et les Sociétés anonymes (SA) compte 14.4 jours de retard.

 

Globalement, plus l'entreprise est grosse, plus les retards sont conséquents. ETI et grandes entreprises semblent en effet moins respectueuses des dates de facture que leurs consoeurs plus petites. En France, ce sont 9 ETI ou grandes entreprises sur 10 qui paient avec du retards, contre 8 sur 10 en Europe et 4 sur 10 en Allemagne.

 

Altarès rappelle l'enjeu des retards de paiement, à l'origine d'un quart des défaillances d'entreprises. Une amélioration est préconisée pour "une économie plus moderne et agile".

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