L'effondrement d'une partie du toit d'un centre commercial landais deux jours après son inauguration, accident qui n'avait fait aucune victime, serait dû à une erreur de conception. Une entreprise intervenante a reconnu les faits lors d'une réunion avec l'expert judiciaire.

Dans la nuit du 8 au 9 mai dernier, 1.000 m² de toiture du tout nouveau centre commercial Grand Moun (Landes) se sont effondrés, ne provoquant que des dégâts matériels. La justice a rapidement nommé un expert, chargé d'enquêter sur les causes de cet accident qui aurait pu avoir des conséquences humaines dramatiques. Bernard Bornancin, le président-directeur général de la société exploitante du centre, explique : "Il y a eu une réunion autour de l'expert judiciaire nommé par le juge. Toutes les entreprises et assurances concernées étaient présentes. L'entreprise Cancé a présenté au juge le dossier reconnaissant les erreurs faites sur cette partie du bâtiment".

 

Des erreurs humaines et des dysfonctionnements
La société, spécialisée dans les structures en métal, aurait commis la faute lors de l'étape de conception de la charpente de verre et de ferraille qui s'est écroulée. "L'effondrement du toit du centre commercial est une erreur d'un dessinateur qui n'a pas suivi les instructions de la note de calcul. Il a fait un copier-coller de ce qu'il venait de faire sur une autre structure qu'il croyait identique. Il n'a pas vu qu'il n'y avait pas les mêmes charges", a déclaré Christian Cancé sur l'antenne de France 3 Aquitaine. Le dirigeant de l'entreprise responsable pointe toutefois des dysfonctionnements dans le processus de vérification : "Cette erreur n'a pas été vue par le bureau de contrôle, par tous les filtres qu'il y a dans la construction habituellement".

 

Pas de réouverture avant la fin juin
L'expertise devrait maintenant se poursuivre, notamment par le démontage et l'étude des structures au début du mois de juin. "Une fois que tout cela sera fait, on va pouvoir rouvrir 80 % du centre commercial", a précisé le PDG de Grand Moun. Car, depuis le 9 mai dernier, seules les enseignes situées à l'extérieur de la galerie ont pu ouvrir, par principe de précaution, le temps que toutes les structures soient inspectées et validées. Cette fermeture représenterait un manque à gagner de 200.000 € par jour aux magasins concernés. Mais la direction du centre assure que les commerces concernés avaient tous souscrit une assurance perte d'exploitation couvrant ce type de sinistre. Les modalités d'indemnisation seraient en cours d'étude. Le centre commercial, l'un des plus grands de la région, compte 85 enseignes différentes, dont un hypermarché E. Leclerc. Seule quatorze de ces enseignes et trois restaurants, tous situés à l'extérieur de la galerie marchande, sont ouvertes à ce jour.

 

L'entreprise Cancé a participé à de nombreux chantiers d'envergure en France, dont l'extension de l'aéroport de Roissy en région parisienne, la construction du grand stade du Havre et celle du palais omnisport de Rouen ou de la salle omnisport d'Antibes.

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