Selon les experts, la nouvelle loi qui permet aux étrangers de devenir légalement propriétaires de biens immobiliers pourrait donner un essor au marché immobilier florissant de Dubaï, si les étrangers veulent y acheter des domiciles permanents.

«La nouvelle loi devrait redoubler la confiance à l'égard du cadre légal protégeant les acquéreurs de propriétés», déclare Abdel-Salam al-Bessis, qui dirige des agences immobilières à Dubaï et en Europe. La législation va «attirer davantage de promoteurs internationaux, car ceux-ci préfèrent placer leurs investissements dans des pays aux lois claires dans ce secteur», affirme-t-il à l'AFP.

La loi, passée mi-mars, «octroie aux étrangers, sur approbation de l'émir et dans des lieux qu'il désigne dans l'émirat, le droit de devenir propriétaires fonciers à titre complet et sans limite de temps».

Jusqu'à présent, les étrangers qui achetaient des propriétés ne détenaient qu'un simple titre délivré par le promoteur immobilier, mais leur bien n'était pas enregistré légalement.

La législation donne également aux étrangers, qui représentent plus de 80% des 1,2 millions de personnes vivant à Dubaï, «le droit de bénéficier (de la propriété) ou de louer (leur bien) pour une période ne dépassant pas 99 ans».

Le droit à la propriété immobilière était jusqu'à présent limité aux citoyens des Emirats arabes unis et des cinq autres pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Oman et Qatar).

Cependant, un autre agent immobilier doute que les étrangers se ruent pour acheter un foyer à Dubaï, devenu dernièrement un havre financier et touristique régional.

«Je ne sais pas si beaucoup achèteront une maison pour la vie à Dubaï. Ils achèteront plutôt pour revendre plus tard», déclare l'agent à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

«Les étrangers sont conscients qu'ils ne deviendront jamais citoyens de ce pays. Je comprends le manque d'enthousiasme (des autorités à naturaliser les résidents étrangers), mais ceci signifie que Dubaï - et les Emirats en général - ne sont pas considérés comme un endroit où l'on pourrait vivre et mourir», ajoute-t-il.

Acquérir une propriété rendra plus facile pour les étrangers d'obtenir des permis de résidence, qui sont assurés par les promoteurs, «mais il n'y a pas de garanties à long terme», ajoute la source.

Un investisseur européen, qui a également requis l'anonymat, indique avoir acheté deux appartements il y a quatre ans. Il les a revendus avec un large bénéfice il y a deux mois dans la foulée d'une hausse vertigineuse des prix de l'immobilier à Dubaï.

«Beaucoup craignent que cette bulle éclate, car l'essor de Dubaï a été très rapide. Cependant, tout montre que cette croissance repose sur des bases solides», affirme-t-il.

«Dubaï continuera à croître, en dépit de la concurrence à laquelle elle fera face (...) notamment de la part d'Abou Dhabi», estime Abdel-Salam al-Bessis.

Abou Dhabi est le plus riche des sept émirats et détient les plus importantes réserves de pétrole. Capitale de l'Etat, Abou Dhabi s'est lancée dans des projets immobiliers géants dans lesquels les étrangers peuvent devenir propriétaires pour 99 ans.

Selon les experts, les sociétés étrangères hésitent à s'installer à Dubaï en raison des prix vertigineux de l'immobilier.

En dépit d'une frénésie de construction, l'offre ne répond pas à la demande et les prix ont augmenté d'environ 50%.

Les sociétés immobilières à Dubaï sont détenues et contrôlées par le gouvernement de Dubaï et son émir, Cheikh Mohammad ben Rached al-Maktoum et sa famille.

Mohammad al-Abbar, PDG du géant immobilier Emaar Properties, qualifie la loi de "véritable gain pour le marché et pour les investisseurs.

«Les immenses et nombreux projets de construction (...) sont maintenant à l'abri des problèmes qui seraient apparus si la question du libre achat était restée en suspens», a-t-il dit.







actionclactionfp