IMMOBILIER. Quelques jours après les révélations de l'enquête de SOS Racisme sur les discriminations dans l'accès au logement, les syndicats professionnels et l'association se retrouveront autour du ministre du Logement.

Le 7 mai dernier, l'association SOS Racisme rendait public un testing sur les discriminations raciales au logement, qu'elles se manifestent dans les agences immobilières ou sur les plateformes de location entre particuliers. Peu après la présentation de ce rapport, le ministre du Logement Julien Denormandie avait promis une réunion "pour continuer de trouver des actions complémentaires qui permettent de lutter contre ces discriminations".

 

Ce sera chose faite dès demain, avec la rencontre entre les syndicats professionnels, l'association SOS Racisme et les ministres en lien avec les problématiques du logement et de la lutte contre la discrimination. "Ce que je souhaite montrer demain, c'est que le secteur privé locatif est très accueillant, et que l'on a fait beaucoup de progrès", confie le président de la Fnaim Jean-Marc Torrollion, contacté par Batiactu.

 

Les professionnels immobiliers ne pourront, à eux seuls, "corriger un climat général de crispation que l'on voit dans la société"

 

Au terme d'une enquête qui s'est appuyée sur 90 agences basées en Ile-de-France, il s'est avéré que 51% d'entre elles "acceptent des pratiques discriminatoires", consentant à réaliser elles-mêmes une sélection des candidats selon leur origine, ou de la soumettre au propriétaire. Fait plus accablant, la moitié des agences acceptant une sélection raciale des candidats "rappelle que la loi interdit toutes les formes de discrimination". Preuve d'un non-respect des lois en connaissance de cause.

 

"Est-ce que ces demandes de propriétaires sont fréquentes ? Elles ne le sont pas, mais elles ne sont pas exceptionnelles non plus", concède le président de la Fnaim pour qui les professionnels immobiliers ne pourront, à eux seuls, "corriger un climat général de crispation que l'on voit dans la société".

 

Era Immobilier demande des noms

 

Le testing avait permis de dresser un classement des réseaux d'agences immobilières en fonction de leur consentement, passivité ou refus de pratiques discriminants. Era France (80%) et Guy Hoquet (40%) faisaient figure de mauvais élèves, derrière Foncia (70% de refus) et Century 21 (70%).

 

Dans un communiqué, le premier concerné a crié aux "cas isolés", en ciblant les 10 agences Era qui ne "doivent pas salir l'image du réseau". Estimant cependant qu'il "faut agir", le groupe Era Immobilier a demandé à l'auteur de l'enquête, SOS Racisme de faire "connaître les agences visées afin d'entreprendre au plus vite les actions appropriées".

 

En début d'année 2019, les militants du slogan "Touche pas à mon pote" décrochaient leur téléphone pour contacter de nombreuses agences immobilières, prenant l'identité d'un propriétaire. A chaque appel, le bailleur se présentait sous un nom qui "laisse apparaître des origines françaises souhaitant mettre en location un bien et ayant des exigences discriminatoires par rapport à la sélection des locataires".

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