Un jeune architecte-ingénieur équatorien, Diego Romero Ortega, est menacé d'expulsion du territoire et empêché de travailler suite à la circulaire Guéant du 31 mai 2011 sur les étudiants étrangers diplômés. Problème : le jeune homme, installé en France depuis 10 ans, est responsable de deux projets urbains d'importance à Lyon et à Bordeaux.

La circulaire Guéant du 31 mai 2011, qui restreint le permis de travail pour les étudiants étrangers diplômés, fait encore parler d'elle. Un jeune architecte-ingénieur de 29 ans, Diego Romero Ortega, a vu sa demande de permis de travail rejetée et être menacé d'expulsion alors qu'il est responsable de deux projets d'envergure sur le territoire français. Il est en effet chef de projet de l'équipe chargée du parc Sergent Blandan à Lyon, un espace vert de 17 hectares au cœur de la ville, dont la première tranche devait être livrée en 2013 ; il est également l'un des chefs de projet d'Euroatlantique, l'aménagement prévu autour de la gare de Bordeaux. Les deux projets pourraient être retardés, du fait du poste central qu'occupe l'architecte. L'employeur de Diego Romero Ortega, l'agence paysagiste Base, exprime son agacement : « La situation nous pose de gros soucis de transmission du savoir, alors que Diego connaissait parfaitement les projets », estime Bertrand Vignal, co-gérant de l'agence.

 

Interdiction de travailler
L'histoire avait pourtant bien commencé pour Diego : élève-ingénieur à l'Insa (Institut National des Sciences Appliquées) de Lyon, il avait poursuivi son cursus par l'école nationale d'architecture de Lyon. Puis, il avait obtenu une certification de maîtrise d'ouvrage à Paris, en alternance, travaillant depuis 2010 sur les deux projets. Embauché en contrat à durée déterminée (CDD) par l'agence Base entre septembre 2010 et avril 2011, il s'était vu proposer un contrat à durée indéterminée (CDI) au mois d'août 2011. Le blocage est alors intervenu, au moment du changement de son statut d'étudiant à celui de salarié. La préfecture de Paris lui refuse son autorisation de travail : le métier de chef de projet ne serait pas « en tension » (les entreprises n'auraient pas de difficulté de recrutement justifiant l'incorporation de personnel étranger). L'architecte a toutefois obtenu un récépissé lui permettant de rester sur le territoire français jusqu'au mois de mai, sans possibilité de travailler.

 

La communauté de commune de Lyon a tenté de défendre Diego Romero Ortega : Gérard Collomb, président du Grand Lyon (PS), a ainsi écrit aux préfets du Rhône et de Paris afin que l'administration du ministère de l'Intérieur fasse preuve de compréhension, étant donné le caractère irremplaçable du jeune homme, par ailleurs pacsé avec une Française depuis un an et demi.

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