La Cour des comptes a publié, le 22 mars, un rapport concernant la gestion du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) pour les années 2013 et 2014. Elle pointe plusieurs dysfonctionnements. Pour le président de l'organisme, Etienne Crépon, la situation est en voie d'amélioration.

Dans un rapport mis en ligne le 22 mars, la Cour des comptes fait état de "défaillances" et de "lacunes" dans la gestion interne du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), sur la période 2013-2014 (actualisé en 2016 pour la gestion). Ces critiques portent notamment sur les domaines de la gestion financière et de la politique en matière de recherche.

 

"La période 2009-2015 a été marquée par une dégradation continue de la situation financière qui a mis le CSTB dans l'impossibilité de financer la mise à niveau de son matériel productif et de ses infrastructures immobilières", peut-on notamment lire dans le rapport. Les Sages jugent donc "indispensable" la mise en place d'instruments de gestion fiables. "La signature en juin 2013 du protocole de modernisation économique et financier avec le ministère de l'Economie, discuté depuis 2008, et le suivi par un comité de pilotage de ses quinze actions constitue un progrès, de même que les revues d'affaires initiées en 2014", nuancent-ils toutefois.

 

Une "forte autonomie" des directions opérationnelles

 

D'après le même rapport, le CSTB souffrirait aussi d'une organisation interne trop hétérogène. "L'établissement ne dispose pas des outils de pilotage permettant de contrebalancer la forte autonomie de ses directions opérationnelles, dispersées sur plusieurs sites, faute notamment de directions fonctionnelles assurées et suffisamment performantes."

 

Enfin, plusieurs pages du rapport sont consacrées à la politique menée par l'établissement en termes de recherche publique. "Son contenu s'est sensiblement infléchi au profit de la 'recherche-expertise' en direction du secteur privé, tandis que la recherche sur financement public se contractait", observent les auteurs du rapport.

 

"La modernisation du pilotage est en cours"

 

Dans un courrier joint au rapport de la Cour des comptes, Etienne Crépon, président du CSTB, répond point par point à ces observations. "La nécessaire modernisation du pilotage administratif et financier est en cours", écrit-il. "D'ores et déjà, l'organisation des fonctions achats, financières, engagement, mais aussi de la direction des systèmes d'information a été renforcée. Les procédures ont été revues ou sont toutes en cours de révision, avec deux objectifs : simplification et contrôle."

 

Au sujet de la santé financière de l'établissement, le président du CSTB se justifie en précisant que "les recettes du CSTB liées à des contrats publics ou de missions de service public, donc à marge nulle ou négative, représentent plus de 35% des produits commerciaux. Ainsi, l'instruction des avis techniques et la réalisation des travaux de recherche publique affectent très largement la rentabilité du CSTB, malgré la forte dynamique de la recherche privée (+11%) en 2016".

 

Une organisation en profonde mutation

 

Enfin, en ce qui concerne la baisse de la part de la recherche publique dans l'activité du CSTB, c'est la conséquence pour Etienne Crépon de l'adaptation du CSTB aux besoins de ses clients, "afin que ceux-ci puissent appréhender les innovations et leurs impacts, et disposer des clés d'une optimisation, sur l'ensemble des thèmes du bâtiment". Mais aussi une évolution liée à la "profonde" mutation du secteur "en lien avec les transformations du secteur de la construction, issues des transitions énergétiques, écologique et numérique".

 

Emmanuelle Cosse affirme, à ce sujet, que certaines tâches réalisées par le CSTB, considérées par les Sages comme étant "à faible valeur ajoutée", sont indispensables dans le cadre de cette mutation du secteur. "Dans le contexte de développement de l'économie numérique de la connaissance, la gestion des bases de données bâtiment/construction ne peut être rapportée à une simple dimension de maintenance informatique mais constitue un enjeu stratégique pour lequel une mission a été confiée au CSTB de définition d'une stratégie sur l'économie de la donnée dans le bâtiment."

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