La Chine a entamé dimanche la construction d'un vaste projet hydro-électrique sur le fleuve Mekong. Ce chantier est loin de faire l'unanimité, surtout chez les pays riverains du fleuve.

En dépit des objections - tant économiques qu'écologiques - de plusieurs pays asiatiques riverains, le premier coup de pioche du deuxième plus grand projet hydroélectrique de Chine a été donné dimanche 20 janvier.

Selon la presse chinoise de lundi citée par l'AFP, le projet de Xiaowan, qui prévoit la construction d'un barrage de 292 mètres de haut sur le fleuve Lancang (nom chinois du Mekong) dans la province chinoise du Yunnan (sud-ouest), devrait être achevé en 2012 et fournir 4,2 millions de kilowatts d'électricité.

D'un coût total de 2,7 milliards de dollars au total, Xiaowan sera le deuxième plus grand projet hydroélectrique de Chine après celui du gigantesque barrage des Trois Gorges, construit actuellement dans la province voisine du Sichuan (sud-ouest).

Le Mekong prend sa source sur le plateau du Tibet, avant de traverser la province chinoise du Yunnan, puis le Laos, la Thaïlande, la Birmanie, le Cambodge… pour terminer après 4.800 km par le Vietnam.

Ces pays redoutent qu'avec la construction d'un barrage en amont, la Chine sera capable de contrôler le débit du fleuve en affectant les besoins des populations situées en aval.

Cette inquiétude est d'autant plus grande que selon le quotidien de langue anglaise China daily, le barrage de Xiaowan est le second d'une série de huit barrages hydro-électriques qui seront installés par la Chine sur le Mekong au cours des prochaines années.

30.000 personnes au total devront être relogées pour permettre la mise en place de ce barrage, présenté par le numéro un du Yunnan, Bai Enpei, comme un projet-clé de la stratégie de développement vers l'ouest menée actuellement par la Chine.

Selon des experts chinois, cités par l'agence Chine nouvelle, le projet devrait contribuer à prévenir les inondations et à limiter l'érosion en aval du fleuve.

Ces affirmations sont toutefois contestées par des experts occidentaux et asiatiques, qui redoutent que les barrages construits sur le Mekong en Chine n'affectent de manière permanente les vies de 60 millions de gens qui dépendent de ce fleuve en Asie pour leur survie. Ils craignent notamment d'importantes conséquences écologiques.

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