A l'extrême nord du continent américain, une future route de 137 km reliant le continent à l'océan Arctique aura des enjeux de taille notamment liés à l'exploitation des hydrocarbures.

Au pays des lacs et des déserts blancs, c'est un petit évènement. Mercredi 8 janvier 2014, le Canada a lancé la construction de la première route reliant l'océan Arctique au continent américain. Situé à plus de 2000 km de Vancouver, cette prochaine "autoroute nordique", sera disposée sur une couche de graviers et surmontée de deux mètres de haut. Les travaux ne seront menés que l'hiver lorsque le sol est totalement gelé et permettront de relier les villes d'Inuvik et Tuktoyaktuk, un village inuit actuellement inaccessible par voie terrestre entre le mois d'avril et octobre. Le chantier est l'aboutissement d'un vieux projet né dans les années 60 lorsque le président Canadien John Diefeubaker avait décidé la construction d'une route reliant Dawson City à Inuvik.

Près d'1/5 des ressources d'hydrocarbures mondiales

De nombreux intérêts économiques et sociaux sont en jeu. En effet les autorités fédérales canadiennes espèrent diminuer le coût de la vie de la région de Tuktoyaktuk, y attirer des touristes et surtout faciliter l'exploitation pétrolière et gazière. "Cette route permettra de transporter de manière plus efficace les produits et les ressources du nord vers les marchés du sud" a annoncé le premier ministre canadien. Selon Washington, le sous-sol de cette immensité blanche pourrait contenir 22% des réserves mondiales d'hydrocarbures. C'est pourquoi les compagnies canadiennes se frottent les mains et prévoient de bâtir un oléoduc sur 1200 km, depuis le delta de Mackenzie jusqu'en Alberta, cœur de l'industrie pétrolière canadienne.
"The road to resources", comme la nomme la population locale, devrait s'achever en 2018. Son coût est estimé à 220 millions d'euros.

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