Le groupe diversifié Bouygues, dont le bénéfice a nettement chuté au premier semestre en raison du durcissement de la concurrence sur le marché de la téléphonie mobile table sur la construction et son carnet de commandes record pour «faire face aux challenges». Explications.

A l'occasion de l'annonce des résultats semestriels de Bouygues, dévoilés mardi soir, le groupe a vu ses chiffres du premier semestre plombés par la division télécoms, toujours affectée par la concurrence accrue sur le marché mobile français, notamment avec l'arrivée de Free.

 

Outre les télécoms, Bouygues réunit aussi la télévision (TF1), la construction de routes (Colas), l'immobilier ou encore le BTP. Toutes activités confondues, le chiffre d'affaires au premier semestre a progressé de 2% à 15,5 Mds €. « Il est stable à périmètre et taux de change constants », précise le groupe dans un communiqué.
Au vu de ce dernier résultat, le groupe présidé par Martin Bouygues a révisé légèrement à la hausse son objectif des ventes pour l'ensemble de l'exercice à 32,8 Mds €, contre 32,7 Mds € précédemment, pour « tenir compte de l'intégration de la société Thomas Vale chez Bouygues Construction ».

 

Bouygues, qui a vu son endettement remonter notamment à cause d'une offre de rachat de ses propres actions, se félicite de son carnet de commandes record. Ce dernier atteignait 28,6 Mds € à la mi-2012, en hausse de 13% par rapport à l'an dernier, ce qui donne au groupe une « bonne visibilité sur l'activité future dans un environnement économique incertain ».

 

Des commandes en hausse
C'est particulièrement le cas pour le pôle construction, métier d'origine du groupe, dont les commandes sont en hausse de 14 % à 17,7 Mds €, dont 46 % à l'étranger. Le premier semestre a notamment permis d'enregistrer les prises de commandes de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Nîmes et Montpellier et du pont reliant Hong-Kong à Macao en Chine.

 

« Bouygues dispose de forts atouts : sa nature de groupe industriel diversifié qui lui permet de s'appuyer sur la solidité de son pôle construction, la capacité de ses métiers à générer des cash-flow de façon régulière, sa structure financière très saine », conclut le communiqué.

 

Le canal Seine-Nord Europe suspendu ?
En marge de la présentation des résultats semestriels, Yves Gabriel, patron de Bouygues Construction, a déclaré qu'il craignait que le projet du Canal Seine-Nord Europe ne voit le jour bien que les travaux préparatoires aient déjà eu lieu. Candidat déclaré au projet, Bouygues Construction a indiqué que le coût serait de 5 ou 6 Mds € alors que le montant officiellement annoncé était de 4,5 Mds €.

 

Pas inquiet pour le Palais de justice et le ministère de la Défense
Par ailleurs, interrogé sur l'avenir des PPP de plus en plus difficiles à monter financièrement, Martin Bouygues a répondu que ce serait un « choix politique » du nouveau Gouvernement mais que l'abandon de ce mode de financement « allégerait » la « peine » du groupe car le montage de ceux-ci exigent un « travail absolument colossal ». Malgré tout, la société de BTP a tenu à souligner qu'elle n'éprouve aucune inquiétude pour la réalisation du Palais de Justice de Paris et celle du ministère de la Défense dont il a obtenu les contrats selon la formule du PPP.

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