INFRASTRUCTURES. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, plaide pour un renforcement de la régulation des concessions autoroutières.

Le jeudi 16 juillet, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a plaidé pour un renforcement de la régulation des concessions autoroutières, en souhaitant des contrats plus courts avec les gestionnaires privés et des rendez-vous réguliers pour réévaluer leur rentabilité, nous informe l'AFP. "Le modèle de délégation de service public à des entreprises privées a apporté la preuve de son efficacité mais la condition, c'est que la régulation soit améliorée", a-t-il déclaré devant la commission d'enquête du Sénat sur les concessions autoroutières. Il n'a pas remis en cause le principe en tant que tel : "L'État n'a pas vocation à gérer des autoroutes", a-t-il affirmé, estimant que les gestionnaires privés étaient "mieux à même, mieux équipés" pour cela.


Le concessionnaire ne doit plus bénéficier d'une "sur-rentabilité"

 

Estimant que la France disposait de l'un des meilleurs réseaux autoroutiers du monde, et assurant que le prix des péages avait augmenté sur un rythme proche de celui de l'inflation, il a toutefois reconnu qu'il y avait "matière à amélioration" sur la régulation. "Les hypothèses sous-jacentes aux contrats ne prévoyaient pas la baisse très forte des taux d'intérêt qui a permis aux sociétés concessionnaires de réduire leurs frais financiers, en refinançant leurs dettes à des conditions plus favorables. C'est un point fondamental", a-t-il dit. Les prochaines concessions passées verraient ainsi cet aspect "réévalué" pour que "le concessionnaire ne bénéficie pas d'une sur-rentabilité".

 

Les pistes évoquées par le ministre sont celle de limiter la durée des contrats à 15 ans pour certaines infrastructures, et instaurer une clause de revoyure tous les cinq ans. "Je ne crois absolument pas à l'opportunité d'une renationalisation de ces autoroutes", a-t-il dit, estimant qu'elle aurait un coût "considérable pour les finances publics, compris entre 45 et 50 milliards d'euros" et "serait un très mauvais investissement".

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