En retenant le développement durable comme thématique principale de la prochaine édition, les organisateurs de Batimat entendent aider la filière construction à « bâtir autrement ». Un message fort qui s’adresse à tous les professionnels, et en particulier à la maîtrise d’ouvrage.

Le développement durable "est une formidable opportunité d’imagination, de création et de croissance économique et le bâtiment est au coeur de la question, puisque après tout, écologie veut dire science de l’habitat" déclarait récemment Gilles de Robien, ministre de l’Equipement.
Aujourd’hui, cette thématique n’est plus réservée aux pionniers, et dans leur grande majorité, les professionnels de la construction ont compris qu’ils pouvaient en saisir les opportunités de progrès et de valeur ajoutée qu’elle représente. Mais voilà, même si quelques initiatives et réalisations commencent à être significatives en Europe, et même en France, comment aborder ce thème de façon pragmatique et opérationnelle ?

La prochaine édition de Batimat, qui se tiendra dans un an du 7 au 12 novembre 2005, devrait apporter un élément tangible de réponse. Cet événement est en effet le plus important au monde dans le secteur de la construction et, pour nombre d’industriel, le rythme des innovations est calqué sur celui de Batimat.
On attend donc de la part des industriels - ils sont déjà 1.420 (dont plus de 500 sociétés étrangères) à avoir réservé leur stand - une avalanche de nouveautés répondant à la problématique du développement durable.
De leur côté, les organisateurs se chargeront de mettre en place, avec des partenaires comme l’Ademe, des animations qui présenteront notamment des réalisations concrètes. "Batimat 2005 devra contribuer à clarifier le débat, chez les professionnels, mais aussi auprès de la presse grand public qui, il y a deux ans, avait eu tendance à traiter le sujet par le petit bout de la lorgnette" explique Frédéric Theux, directeur du pôle Construction, Industries et Sécurité du groupe Reed Expositions France.
"Concrètement, les visiteurs pourront trouver des points d’informations thématiques avec l’Ademe autour de trois thématiques - l’eau, les matériaux comme ressources naturelles et la gestion et le traitement des déchets - ou sur les normes et les réglementations grâce à un partenariat avec l’Afnor, le CSTB, l’AIMCC et l’AFAQ" explique Dominique Tarrin, nouveau directeur de Batimat.
A travers une présence du Club Ademe International, 70 "éco entreprises" présenteront sur le salon leurs plus belles réalisations (grands chantiers dans différentes régions de Chine) mettant en avant le savoir faire global de la filière. "L’idée est d’exporter l’expérience française dans le domaine" explique Pierre Hérant, chef du département bâtiment et urbanisme de l’Ademe. L’enjeu est de taille car l’impact de la Chine du l’environnement est considérable. "La Chine est déjà responsable de plus de 15% des émissions mondiales et le taux de croissance des émissions est de 21%" déclare-t-il.
Enfin, afin d’encourager les bonnes pratiques, Batimat éditera un guide des exposants ayant initié une démarche de développement durable.

Une autre thématique forte, déjà abordée en 2003, fera son retour : le bâtiment intelligent. En 2005, il accueille de nouveaux secteurs comme les ascenseurs, les téléservices, la maintenance des installations. Là encore, cet espace permettra aux visiteurs de trouver des solutions concrètes qui répondent à des besoins émergents. Les pionniers rencontrent encore fréquemment des difficultés au niveau de la fiabilité des produits, du niveau de qualification des installateurs en résidentiel ou encore à cause des coûts qui restent élevés. "On constate encore un décalage entre le prix de vente et la valeur perçue" explique Eric Inglebert, directeur marketing stratégique de Bouygues Immobilier. Mais pour le promoteur, c’est aujourd’hui que les bâtiments intelligents doivent se démocratiser, notamment sous la poussée du numérique qui entre massivement dans les foyers. "N’oublions pas que les prescripteurs de demain, ce sont nos enfants !" rappelle-t-il. Un conseil qui vaut à la fois pour l’utilisation des nouvelles technologies dans les bâtiments, mais aussi en matière de construction écologique. D’ailleurs, les deux sont souvent liées.

Jean-Philippe Defawe

2005, le retour de la peinture à Batimat
Depuis 1999, les industriels de la peinture boudaient ce salon au profit de manifestation de proximité. Réunis au sein de la FIPEC, ces industriels ont décidé de faire leur retour. Il seront regroupés au sein d’un "Village" et se présenteront au public à travers leurs différentes marques. Des espaces de démonstration et de recrutement (il manque 10.000 peintres en France) créeront une animation supplémentaire sur la place de ce village situé au coeur de l’Espace Finition et Décoration.
Outre une offre peinture accrue, cet espace sera marqué par une forte présence des exposants étrangers, et notamment Chinois. Et oui, la Chine (encore elle) est par exemple le premier fabricant de carrelage au monde !

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