La baisse des prix des logements anciens n'aura finalement été que de 4,9% en 2009, selon la Fédération nationale de l'immobilier qui avait envisagé une chute de 10%. Si la confiance des ménages n'est toujours pas revenue, la Fnaim table cependant pour 2010 sur une stabilisation, voire une hausse contenue des prix. Explications.

Alors que les estimations, il y a un an, prévoyait des chutes aux alentours de 10%, la baisse moyenne des prix des logements anciens en 2009 s'est finalement établie à 4,9%, selon les chiffres présentés mardi par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim). Il s'agit de la deuxième année consécutive de baisse, après les -3,1% de 2008, qui avaient marqué un coup d'arrêt à une dizaine d'années de forte hausse des prix. La baisse est plus marquée sur le marché des maisons (-10,2%) que sur celui des appartements (-5,4%).
«Les conditions restent plus favorables aux primo-accédants, car ils n'ont pas à revendre des biens immobiliers qui restent difficiles à écouler», analyse la fédération. D'autant que d'après une étude commandée à l'Ifop, les Français estiment le contexte peu favorable à l'achat, et encore moins à la vente.

 

«Période de sortie de crise»
Fidèle à l'optimisme qui la caractérise, la Fnaim envisage pour l'année à venir une reprise de confiance des ménages, qui «devrait à elle-seule constituer le principal ressort du marché immobilier ancien en 2010, et pour la décennie qui s'ouvre». La fédération table sur l'hypothèse d'une hausse des prix, contenue toutefois car «les ressorts du crédit sont aujourd'hui épuisés», les taux étant proches de leur seuil historique. Consciente que la reprise de la croissance est «très modeste», que le chômage continue de gagner du terrain et que «les incertitudes pèsent sur le passage de relais entre le Plan de relance et le Grand emprunt», la Fnaim estime que le scénario pour 2010 sera celui de la «reprise en douceur». «La crise, c'était hier», indique René Pallincourt, président de la Fnaim. «Nous sommes aujourd'hui dans la période de sortie de crise, mais celle-ci risque de durer au moins jusqu'en 2011».

 

Les particuliers font appel aux professionnels
Du côté des professionnels, si bon nombre ont dû mettre la clé sous la porte en 2009 et que la Fnaim a perdu 200 adhérents, la fédération se veut optimiste, arguant que 65% des transactions sont aujourd'hui réalisées par un professionnel, contre 45% en 1990. «Dans le contexte actuel, les particuliers ont tendance à se tourner vers des professionnels pour réaliser leur acquisition», estime René Pallincourt, qui envisage une progression des transactions de logements anciens à 600.000 sur l'ensemble de l'année 2010.

 

En outre, la Fnaim réitère ses propositions en vue de renforcer la politique du logement. Celles-ci comprennent quatre grands axes. Il s'agit de renforcer l'accession sociale à la propriété dans l'ancien, notamment avec un doublement du prêt à taux zéro (qui n'existe actuellement que pour le neuf), et une «reconnaissance du rôle social du prêt à taux zéro». Un autre grand axe consiste à promouvoir «un véritable statut du bailleur privé» par des mesures incitatives. La Fnaim prône également une meilleure maîtrise des dépenses énergétiques dans le parc privé existant, via la mise en place de dispositifs «incitatifs et réalistes». Enfin, l'organisation demande que la législation soit adaptée aux évolutions de l'intermédiation immobilière.

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