Une société niçoise de construction métallique affirme avoir doublé son chiffre d'affaires en deux ans en fabriquant des ascenseurs pour les villas des milliardaires de la Côte d'Azur, des îles des Caraïbes et du Pacifique.

"Notre clientèle est de plus en plus jet-set, show-biz. Elle veut se faire plaisir", affirme à l'AFP Xavier Prieur, responsable commercial de la société François Labbé, installée à Saint-Isidore, zone industrielle à l'entrée de Nice. "On est dans un marché en pleine croissance. 35% de nos clients sont des gens très riches. Les autres appartiennent à une population aisée, souvent vieillissante, qui privilégie son bien-être", ajoute-t-il.

La société a vendu et installé des ascenseurs privés, d'une capacité de deux à seize personnes, à Bali, Tahiti, en Suisse, sur l'île Moustique et la Côte d'Azur. Elle dit avoir le monopole de ce secteur d'activité en Europe, les autres entreprises construisant des ascenseurs pour des collectivités (immeubles, hôtels, hôpitaux, etc.).

"Les ascenseurs apportent une plus value aux villas, parfois de l'ordre de 50%", souligne Xavier Prieur. Il y a entre Nice, Monaco et Menton des demeures somptueuses. Mais, nichées au sommet d'un éperon rocheux ou blotties dans une crique, elles ne sont accessibles que par des centaines de marches. "Un ascenseur supprime les difficultés d'accès, respecte l'environnement puisqu'une saignée dans la roche d'environ 1,50 m de large suffit pour le passage d'une cabine, sur une hauteur qui varie entre dix et cent mètres", dit le délégué commercial.

Son coût s'échelonne entre 55.000 et 200.000 euros. En 1985, le premier ascenseur de la société avait été vendu 30.000 euros. "C'était plus un monte-charge qu'un ascenseur. Les prix ont augmenté en raison des normes de sécurité contraignantes. Un ascenseur privé est une merveille de technologie", dit Xavier Prieur. Le prix dépend de l'aménagement des cabines. "En général, plus la villa est luxueuse, plus l'est la cabine de l'ascenseur", dit Marie-Hélène Prieur, gérante de la société.

Les riches acheteurs - qui requièrent l'anonymat - ont leur architecte, chargé de personnaliser leurs envies. Qui choisit du bambou, des bois précieux, de l'ivoire, des mosaïques, souvent en harmonie avec la décoration de la villa.
"Notre structure permet de fabriquer cinq à six ascenseurs par an. L'objectif est de parvenir à un par mois. Il faut neuf mois entre le début de la construction et l'entrée en fonction d'un ascenseur", précise Xavier Prieur.

Les ascenseurs représentent 30% du chiffre d'affaires de la société qui emploie douze salariés mais fait appel, en sous-traitance, à vingt corps de métiers différents.

Au départ, en 1978, c'est François Labbé, qui créé la société, mais meurt cinq ans plus tard, à 40 ans. Quatre de ses salariés, dont Marie-Hélène Prieur, l'épouse de Xavier Prieur, ont racheté l'entreprise spécialisée aussi dans la ferronnerie d'art et la réalisation de maisons tournantes en métal et verre.

Société François Labbé

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