Le projet de loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine présenté par Jean-Louis Borloo suscite des réactions contradictoires chez les professionnels. Pour la FFB, c'est " une bonne nouvelle " alors que ce projet conduit les artisans de la Capeb à s'interroger sur l'avenir de l'ANAH.

Le plan annoncé par le gouvernement est résolument ambitieux. Sur cinq ans, il vise à la démolition-reconstruction de 200.000 logements sociaux et à la réhabilitation de 200.000 autres.

Le budget consacré à ce projet est tout aussi ambitieux : 30 milliards d'euros répartis sur les 5 ans. Tout le problème est là, car sur cette somme, l'Etat ne mettra à la poche qu'un milliard, soit 200 millions par an.
Pour résoudre cette équation, Jean-Louis Borloo a annoncé le renfort des crédits d'investissement du ministère de la Ville (155 millions d'euros par an) et du ministère du logement orientés sur les quartiers (250 millions par an), ainsi qu'une partie du 1% logement (457 millions par an) qui tombait jusqu'à présent dans le budget de l'Etat, qui "s'est engagé à le restituer".

Mais dans ce "comité d'engagement des financeurs" figure également l'ANAH (association nationale pour l'amélioration de l'habitat). Pour les artisans de la Capeb, c'est incompréhension. " La Capeb comprend mal que la mission initiale de l'ANAH soit subordonnée dans ses crédits et leurs attributions à une instance appelée "guichet unique" ? Ce guichet unique "de fonctionnement" ne peut se concevoir que si une enveloppe spécifique supplémentaire est affectée à ces missions nouvelles de l'ANAH " explique la Capeb dans un communiqué.

L'organisation patronale des artisans du bâtiment fait remarquer que le champ d'application des subventions de l'ANAH ne cesse de s'élargir alors que l'on " lui retire chaque année un peu plus de moyen financiers ". De 457 millions d'euros en 2001 aux 392 millions d'euros prévus dans le projet de loi de finances 2003, la baisse est conséquente. Surtout que, selon la Capeb, " il faudrait un budget minimum de 500 millions d'euros pour assurer correctement ses fonctions initiales ".

Pour l'autre organisation patronale du Bâtiment, la FFB, on préfère voir dans le projet de loi d'orientation de Jean-Louis Borloo " une bonne nouvelle pour l'activité et l'emploi ". La fédération membre du Medef estime qu'il permettrait que créer 80.000 emplois directs. Sans plus de précision, le FFB prend le soin de préciser qu'il " reste toutefois à formaliser l'engagement des différentes partenaires concernés ".

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