L'association française des pompes à chaleur (Afpac) tenait son assemblée générale, le 22 mars à Paris. Parmi les sujets abordés, l'inquiétude des professionnels du secteur par rapport à la place des PAC dans le cadre du nouveau label Energie-carbone.

Une "mauvaise surprise" : c'est ainsi que l'Association française des pompes à chaleur (Afpac), qualifie certains résultats d'une étude d'impact du label Energie carbone (E+C-) sur les équipements thermodynamiques, réalisée par Uniclima. L'Afpac les a évoqués, lors de son assemblée générale, qui s'est tenue le 22 mars à Paris.

 

Et pour cause. Les simulations d'Uniclima, en matière de maison individuelle, ne font pas forcément la part belle aux Pac. Il ressort notamment qu'au vu des performances comparées de chaque type d'équipement, il existe un risque de voir les solutions photovoltaïques préférées à celles de la chaleur renouvelable, pour les niveaux Energie 1 (RT 2012 -5%) et Energie 2 (RT 2012-10%). Par ailleurs, le niveau Energie 3 (RT 2012-20%), qui devrait être le seuil privilégié pour l'établissement de la prochaine réglementation thermique (en 2018 ou en 2020), est "compliqué" à atteindre pour les solutions de chaleur renouvelable. "Si on vise le seuil 3, ce ne seront pas nos solutions qui seront mises en avant", regrette Valérie Laplagne, vice-présidente de l'Afpac.

 

Sur le plan des émissions de carbone, les Pac à la traîne

 

Pour ce qui est de la dimension carbone, en maison individuelle, la situation est encore plus inquiétante pour les Pac : aucune des trois variantes de l'étude d'Uniclima les incluant ne parvient à respecter le niveau 1 en matière d'émissions de gaz à effet de serre de l'ensemble des produits de constructions et des équipements du bâtiment (Eges-PCE). Pourquoi cette contre-performance ? "La DHUP a décidé de modifier, sans nous le signaler, la formule calculant l'impact en émissions de carbone des fuites de fluides frigorigènes", explique Valérie Laplagne. Ce qui grève les résultats des Pac en la matière. "En l'état actuel des choses, ça sort les Pac double-service et air/air de la maison individuelle."

L'assemblée générale de l'Afpac a également été l'occasion de faire un point sur la conjoncture. En 2016, le marché français de la Pac a été "atone", avec 77.192 (-1,5%) produits commercialisés. Pour rappel, en 2008, on approchait des 150.000. Les Pac bi-bloc air-eau restent stables à 67.549 unités, et les Pac géothermie perdent 15% (à 2.597).

 

Un effort dans la maîtrise du bruit des Pac air/air

 

Pour continuer à conquérir des parts de marchés, les défis sont nombreux pour la filière. Thierry Nille, président de l'Afpac, a listé quelques innovations remarquables qu'il avait vues au salon ISH, qui s'est tenu à Francfort du 14 au 18 mars. "Il y a de plus en plus de Pac hybrides avec un couplage photovoltaïque. J'observe aussi que des efforts sont réalisés en termes de design", a-t-il indiqué. "Un autre enjeu important est celui de la maîtrise du bruit. C'est une tendance de fond. Car nos produits air/air peuvent être sources de problème de voisinage, avec la réduction de l'espace qui existe entre les maisons voisines."

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