CHIFFRES. D'après le 11ème baromètre de l'absentéisme et de l'engagement Ayming, le phénomène a tendance à augmenter ces dernières années, notamment dans l'industrie et le BTP.

Dans le secteur industrie-BTP, le taux absentéisme (1) en 2018 s'est situé à 4,26% contre, 3,94% en 2017 et 3,43% en 2016. C'est ce qui ressort du onzième baromètre de l'absentéisme et de l'engagement Ayming, publié le 3 septembre 2019. Cette hausse est à l'image des statistiques obtenues tous secteurs confondus : de 4,59% en 2016 à 5,1% en 2018, soit l'an dernier 18,6 jours d'absence par an par salarié - même si, comme on le voit, l'industrie-BTP se situe en-dessous de la moyenne.

 

Le phénomène préoccupant des arrêts de longue durée

 

L'étude note que l'absentéisme croît en même temps que l'âge des salariés (2,48% chez les moins de 25 ans, 7,4% chez les plus de 56 ans et plus). Autre enseignement : la fréquence des arrêts de longue durée (plus de 90 jours) semble de plus en plus préoccupante. Leur nombre a augmenté en 2018 de 10% par rapport à 2017 - et la hausse ne concerne pas que les salariés les plus âgés, +23% chez les 40 ans et moins. "Ce phénomène est amené à s'accentuer si les entreprises n'agissent pas davantage", commente le cabinet d'analyse.

 

 

Pourquoi cette hausse chez des travailleurs de moins de 40 ans, donc supposément en bonne santé ? "Les salariés et la médecine en général prennent de plus en plus compte des maux liés au travail", notent les auteurs de l'étude. Trois raisons d'absence se détachent : maladie professionnelle, épuisement professionnel et conditions de travail difficiles. "Les jeunes générations ne sont plus prêtes à sacrifier leur santé pour leur travail, ils pensent davantage à se préserver. Pour autant ils s'investissent tout autant dans leur travail."

 

Arrêts de longue durée : la majorité des entreprises ne réagit pas

 

Face à ce fléau des absence de plus de 90 jours, la majorité des entreprises ne réagit pas, d'après l'étude, estimant que le salarié est porteur d'une pathologie lourde, ou qu'elles manquent de levier d'action. Sans compter que le surplus de travail résultant d'une absence est en général absorbé par les salariés présents, de manière à ce que le travail ne se désorganise pas. Seulement 18% des salariés de retour d'un long arrêt de travail ont un entretien avec leur manager. Le cabinet propose comme solution la prise de nouvelle par l'entreprise durant l'absence du salarié, ou encore l'amélioration des conditions de travail ou de la flexibilité dans l'organisation.

 

(1) Le taux d'absentéisme s'obtient en divisant le nombre de jours calendaires d'absence par le nombre de jours calendaires de présence, le tout bien évidemment multiplié par 100.

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