L'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) vient de publier son quatrième inventaire national. A cette occasion, elle a évalué plusieurs scénarios pour le futur, dont celui de l'abandon pur et simple du nucléaire en France. La conséquence serait une multiplication par 10 du volume de déchets à vie longue. Un problème brûlant.

L'abandon du nucléaire causerait un lourd problème de stockage des déchets à longue durée de vie. Le candidat François Hollande avait, lors de la campagne présidentielle, proposé de ramener la part de l'électronucléaire de 75 à 50 % dans la production française, entraînant la fermeture de plusieurs centrales. Neuf réacteurs à l'arrêt seraient concernés à Chooz, Brennilis, Saint-Laurent-des-Eaux, Chinon, Bugey et Creys-Malville. Leur démantèlement génèrerait environ 180.000 tonnes de déchets radioactifs, principalement des matériaux liés à la démolition des installations (bétons, gravats, ferrailles, tuyauteries, etc.), des équipements de procédé décontaminés (pièces métalliques), des outils et tenues de travail (tenues vinyle, gants, etc.) et des effluents ayant servi au rinçage des équipements. Pour les réacteurs maintenus en activité, les déchets sont principalement constitués de déchets de très faible activité, puisque le combustible nucléaire est retraité. Mais l'abandon de la filière contraindrait également à stocker du combustible irradié, de très haute activité.

 

Dans le scénario de l'Andra, le volume de déchets à stocker après 2030 lors d'une sortie progressive de l'atome, serait porté de 10.000 à 90.000 m3. Le centre industriel de stockage géologique Cigeo, prévu pour ouvrir dans la Meuse certains déchets pourrait-il en accueillir autant à partir de 2025 ? Selon des estimations, les besoins actuels couvriraient une surface de 15 km² dans une couche argileuse enfouie à 500 mètres sous la surface. Et la sortie du nucléaire ferait grimper ce chiffre à 30 km². Pour un coût - difficilement estimable - de 15 à 35 milliards d'euros.

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