Un peu plus d'une semaine après la destruction des locaux de Langlade, soufflés par l'explosion de l'usine voisine AZF, Alain Domenget, directeur général de Brossette BTI France, dresse un bilan qui n'échappe pas au réquisitoire contre les pouvoirs publics.

Vendredi 21 septembre, c'est enfer au siège local de Brossette BTI. Situés à proximité de l'usine chimique AZF qui a explosé dans la matinée, les locaux sont dévastés, une trentaine de véhicules situés sur le parking carbonisés... mais surtout vingt six personnes sont blessées dont sept sérieusement et un client trouve la mort dans la catastrophe.

Hasard du calendrier, Alain Domenget, directeur général de l'entreprise assistait à une réunion de Union Climatique de France dans la région. " Dès 14 heures, j'ai pu me rendre sur les lieux du drame " explique-t-il. Par ailleurs, une vingtaine de collaborateurs était à Agen en séminaire. " On peut dire que nous avons eu de la chance dans notre malheur explique Alain Domenget car une partie du personnel n'était pas les locaux et l'explosion a lieu dans le milieu de la matinée, à 10h15, une heure où le magasin est relativement peu fréquenté ".

" Bien que nous ayons à déplorer le décès d'un client et l'état de son épouse, grièvement atteinte, nous restons avec sept salariés hospitalisés, mais on m'a assuré que tous conserveront l'intégralité de leurs membres " ajoute Alain Domenget en s'efforçant de rester positif.

Pourtant, dès le lendemain du drame, l'heure était à la consternation, voire la colère. " Ce qui me choque c'est l'incompétence notoire des pouvoirs publics dans leur ensemble ces dernières heures. Je n'ai pas peur d'accuser. En premier lieu, je ne connais toujours pas le nom de notre client décédé et je ne peux même pas prendre des nouvelles de sa femme. Personne n'est capable de m'informer à leur sujet ", déclarait Alain Domenget au quotidien régional la Dépêche du Midi. " Ensuite on nous ment quand on affirme que l'armée a sécurisé le site. C'est absolument faux. Ni vendredi, ni samedi, ni dimanche nos locaux n'ont été surveillés. On assure nous même la garde et on a été victime de pillage ". Le constat est sévère.

Alain Domenget, qui dirigea Brossette BTI Toulouse durant six ans, est pourtant un familier de la région et des différents interlocuteurs. Cette connaissance du terrain a toutefois permis au bouillonnant patron de trouver rapidement des solutions pour la continuité de l'entreprise. " Dès samedi, nous avons effectué des recherches d'immobilier et nous avons finalement pu récupérer les clés d'un bâtiment dans la zone industrielle de Thibaud " déclare Alain Domenget en expliquant qu'un libre-service devrait y ouvrir ses portes dès le 5 octobre (Tel. 05 61 19 02 50). " Autre bonne nouvelle, nous avons pu trouver une plate-forme logistique à Colomiers, dans la zone d'activité Enjacca " poursuit Alain Domenget.

Le personnel, qui a pu, dès le lundi 24, se rendre " normalement " au travail dans les autres points de vente toulousains du groupe devrait intégrer ces locaux prochainement.

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