Quand d'autres sont menacées de fermeture ou converties en restaurant, à Soho, fief des noctambules, l'église St Patrick répand la bonne parole entre bars et boîtes de nuit, loin de son passé sulfureux d'ancien lieu de débauche. Le numéro 21 de Soho Square, à Londres, s'est offert un lifting complet qui a couté près de 4 millions d'euros.

C'est une paroisse de Londres pas tout à fait comme les autres, «bâtie à un endroit où se passaient des choses pas très catholiques», résume le père Alexander Sherbrooke, qui officie dans l'église St Patrick dans le quartier de Soho, à Londres.

 

En effet, au 18e siècle, l'une des maîtresses de Casanova y tenait un music-hall assez particulier. Cette chanteuse d'opéra organisait soirées et concerts pour le plus grand plaisir des grands du royaume qui venaient aussi satisfaire des appétits autres que culturels. La roue a tourné, la chanteuse a été ruinée et la luxueuse maison de passe a laissé place à un nouvel édifice, religieux cette fois.

 

Deux siècles et quelques années plus tard, elle est là, coincée entre des immeubles, avec son clocher en briques rouges et son portail discret, juste devant un square traversé par le flot incessant des touristes qui se pressent dans ce quartier parmi les plus animés de la capitale. Enfin, «St Patrick» ouvre ses portes après une vaste réhabilitation qui a coûté 3,9 millions d'euros, financés par une souscription publique. Aujourd'hui, avec son sol de marbre brillant, ses candélabres tout neufs, ses dorures étincelantes et sa cafétéria, elle ferait envie à bien des 16.000 églises anglicanes du pays dont certaines ont un besoin criant de rénovation, mais manquent de moyens.
St Partick
St Partick © St-Partick-Church-Soho-Square

 

Malgré son étincelante naissance, des rumeurs continuent de circuler sur l'ancien «lieu de perdition». «Disons qu'il a une certaine réputation, qu'il s'y passe encore des choses qui n'ont rien à voir avec la vie religieuse», commente le père Alexander. Mais lui n'en a cure…

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