C'est à Cadarache qu'a été présenté le prototype Microsol de microcentrale solaire thermodynamique, destinée à produire à la fois de l'électricité, de la chaleur et de l'eau potable. Une centrale conçue pour les zones reculées d'Afrique dont une unité pilote pourrait voir le jour au Kenya dès 2014.

Environ 1,4 milliard de personnes dans le monde vivent sans électricité, dans des zones rurales éloignées des réseaux de distribution. Jusqu'à présent, la seule solution consistait à utiliser des groupes électrogènes Diesel, nécessitant donc un approvisionnement régulier en carburant. Mais Schneider Electric a répondu à l'appel à manifestation d'intérêt "Energies Renouvelables" lancé par l'Ademe en 2011, dans le cadre des Investissements d'avenir et imaginé le concept Microsol. Avec l'aide d'autres industriels et de l'Ines (Institut National de l'Energie Solaire), les techniciens français ont développé une microcentrale électrique solaire capable d'alimenter, 24 heures sur 24, un village isolé de 500 habitants, en électricité, mais également en chaleur et en eau potable. "Le projet cible les micro-industries rurales de pays à fort ensoleillement", explique Schneider Electric, "afin de répondre simultanément à trois besoins essentiels : accéder à une électricité fiable, efficace et peu chère, produire de l'eau propre à la consommation de manière économique et constante, générer de la chaleur en continu et écologiquement".

 

Electricité, eau potable et chaleur, sans CO2
D'une maintenance aisée, basée sur l'exploitation du rayonnement solaire, afin de s'affranchir du problème d'approvisionnement en combustible, la centrale à concentration solaire fait appel à des miroirs cylindro-paraboliques orientables. Ces derniers concentrent les rayons solaires sur un tuyau parcouru par le fluide caloporteur le plus répandu au monde : l'eau. Un choix qui va à l'encontre des solutions thermodynamiques classiques de plus haute technicité qui requièrent des fluides chimiques plus efficaces mais moins courants. Pourtant, chaque année, la microcentrale délivrera 50 MWh de courant électrique, 1.000 m3 d'eau pure et 800 MWh d'énergie thermique. Le tout sans émission de CO2 ni phénomène de déforestation, généralement rencontré autour des villages dont les fours fonctionnent au bois.

 

Un premier prototype a été construit sur le site de Cadarache, afin d'évaluer les risques techniques et les capacités d'installations comme un module de dessalement de l'eau et un moteur Stirling. Une seconde unité pilote devrait être réalisée en 2014 au Kenya, avant d'envisager une phase de commercialisation l'année suivante.

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