Bernard Gaudillère, maire adjoint PS délégué aux finances de la Ville de Paris, répond aux questions de Batiactu, suite à l'étude de l'Institut Montaigne dévoilée lundi 9 décembre.

Batiactu: Que vous inspire les analyses de l'Institut Montaigne dédiées aux financements de votre municipalité ?
Bernard Gaudillère:
L'Institut Montaigne souligne la situation financière saine de Paris. Il souligne également l'important effort d'investissement, qui est totalement assumé de notre part. Ce choix délibéré, nous l'avons fait depuis 2001, pour rattraper le retard pris par l'équipe précédente : par exemple, nous avons notamment réalisé 10.000 places en crèche et financé 70.000 logements sociaux en 12 ans, ou encore réalisé les chantiers du tramway.

 

 

Nous avons fait le choix de financer ces investissements le moins possible par la dette, à hauteur de seulement 12%, et le plus possible par des ressources propres, dont la cession de nombreux actifs immobiliers devenus inutiles aux parisiens, et nous n'avons augmenté les impôts que de façon modérée. Par ailleurs, 80% des emprunts de la Ville sont à taux fixe : notre dette est donc saine. Les marges de manœuvres de Paris sont donc pleinement préservées.

 

Batiactu: La ville a beaucoup puisé dans les droits de mutation, une recette dépendant du marché immobilier, quelles pistes souhaitez-vous mettre en place si la baisse se poursuit ?
Bernard Gaudillère:
En 2008 et 2009, au plus fort de la crise, nous avions déjà perdu 300 millions d'euros de droits de mutation. La situation a vite évolué par la suite. Il est très difficile de faire de pronostics à long terme sur le marché de l'immobilier, mais si l'on regarde les deux creux enregistrés ces derniers 25 ans, on a constaté qu'ils ont duré environ un an et demi. L'année 2014 devrait donc être meilleure que 2013. Je constate d'ailleurs qu'en novembre dernier les droits de mutation ont augmenté pour le troisième mois consécutif, après une chute continue d'un an et demi.

 

 

Batiactu: Enfin la redistribution des collectivités les plus riches vers les plus pauvres est de plus en plus lourd, qu'en pensez-vous ?
Bernard Gaudillère:
Il est vrai que Paris contribue aujourd'hui pour une forte part de son budget à la solidarité territoriale. Nous espérons convaincre le gouvernement de ne plus majorer la contribution de Paris, qui a déjà augmenté de façon très conséquente sur les trois dernières années.

 


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