Portée par l'actualité du marché de l'éolien en mer, l'édition 2012 du Salon des énergies renouvelables a également mis l'accent sur d'autres énergies : solaire, géothermie, biocarburants, hydroélectricité, etc. Cependant, l'ambiance était à la morosité, la plupart des professionnels observant une posture attentiste. Visite.

Les professionnels des énergies renouvelables avaient rendez-vous porte de Versailles du 3 au 5 avril, où les attendaient les 450 exposants des salons Be+, regroupant EnR, Bluebat, SmartGrid et ExpoBiogaz. Chaque salon présentait sa spécificité : EnR s'adressait aux énergéticiens, collectivités, investisseurs, organismes financiers, développeurs et décideurs publics avec des acteurs de tous les secteurs concernés (solaire, éolien, géothermie, biomasse). De son côté, le salon Bluebat consacre une large place à l'application de ces énergies dans le bâtiment, telles qu'on les retrouvera dans les chantiers de demain. SmartGrid Expo est une nouvelle fenêtre ouverte sur la gestion et la régulation de l'énergie tandis qu'ExpoBiogaz s'est attaché à démontrer l'importance des cultures énergétiques au montage du projet global.

 

Le salon EnR 2012 a été organisé en partenariat avec le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et l'Ademe afin de permettre aux visiteurs de participer à des colloques et des débats d'intérêt. Ainsi, le colloque "Reconstruire la filière photovoltaïque française" a-t-il été l'occasion de faire le point sur la filière, fortement impactée par des décisions politiques mais qui conserve des perspectives encourageantes à moyen terme. Du côté des exposants, le constat est le même que lors du salon « Energaïa » de Montpellier : un visitorat qui compense la quantité par la qualité. Laurent Bolla, responsable grands compte chez Aleo (filiale photovoltaïque de Bosch) explique : « C'est assez calme. Nous avons peu de monde mais les personnes qui sont là sont les plus motivées. Elles ont des projets précis à monter. Peut-être la date du salon n'est-elle pas la bonne ? On sent de l'attentisme face aux énergies renouvelables en période pré-électorale ». Chez Ytong, même son de cloche : « Il y a moins de monde qu'espéré mais nous avons noué des contacts intéressants. Le visitorat est bien équilibré, avec des professionnels, des particuliers, des bureaux d'études, des architectes. C'est intéressant », déclare Julien Lepers, conseiller en architecture Fermacell.

 

Les prochains salons Be+ se tiendront à Lyon Eurexpo, selon un principe d'alternance, du 19 au 22 février 2013.

 

Colloque « Reconstruire la filière photovoltaïque » du SER-SOLER :
Le salon des énergies renouvelables a été l'occasion pour le SER de faire un point sur la situation de la filière solaire en France, gravement atteinte ces deux dernières années. Jean-Louis Bal, le président du syndicat, a rappelé les points essentiels du Livre blanc rendu public en début d'année et qui propose une vision à l'horizon 2020 et 2030 des énergies renouvelables dans le pays. Le SER plaide pour une reconstruction de la filière photovoltaïque selon trois principes :
- le soutien à la demande qui doit s'adapter aux évolutions des technologies ;
- le soutien à l'offre et donc au développement industriel dans un contexte de compétition internationale exacerbé ;
- un pilotage des programmes conjoint entre l'Etat et les professionnels du secteur.
Arnaud Mine, président de SOLER, est allé plus loin : « L'objectif du Grenelle de l'environnement de 5.400 MW en 2020 est clairement sous-dimensionné. La baisse des coûts permet de viser 20.000 MW pour une même enveloppe ! ». Le responsable demande donc une meilleure clarté des grilles tarifaires et une plus grande sérénité dans la gouvernance.

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