Le Conseil national des déchets a mis la main finale au programme de réduction et de valorisation des déchets 2014-2020 qui prévoit de réduire de 30 % les mises en décharge et d'initier une véritable économie circulaire. Retour sur les mesures clefs annoncées par la ministre de l'Ecologie.

Prévue dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte, l'instauration d'une économie circulaire consiste à réduire la quantité de déchets en les transformant en véritables ressources. Le Conseil national des déchets, présidé par le sénateur Gérard Miquel, a lancé un plan pour la période 2014-2020, qui prévoit de réaliser une baisse de 30 % des mises en décharge d'ici à la fin de la décennie, pour pouvoir viser les -50 % en 2025.

 

Afin d'y parvenir, Ségolène Royal a annoncé six mesures, dont la première est le renforcement du recyclage des déchets du bâtiment "grâce au déploiement de déchèteries professionnelles sur tout le territoire", notamment dans les sites de distribution de matériaux de construction. La ministre a également prévu de renforcer la lutte contre les filières illégales de traitement des déchets, "notamment dans le domaine du recyclage des véhicules ou des déchets électroniques". Concernant l'innovation, le ministère soutiendra "des projets innovants de récupération des métaux rares des cartes électroniques, via l'Appel à manifestation d'intérêt Investissement d'Avenir porté par l'Ademe et qui se clôture le 16 janvier 2015". Outre ces mesures concernant les filières industrielles, Ségolène Royal a également annoncé la généralisation du tri des papiers de bureaux dans les administrations et les entreprises, le développement du tri des déchets alimentaires avec le déploiement de 25.000 composteurs en pied d'immeuble, ou l'élaboration du décret sur les sacs plastiques à usage unique qui doivent être interdits au 1er janvier 2016. En complément, le ministère et l'Ademe prévoient de suivre les 300 collectivités candidates à l'appel à projets "Zéro gaspillage zéro déchet" dont la clôture est attendue pour le 5 décembre 2014.

Opportunité économique

L'objectif à moyen terme est de créer, dans les dix ans qui viennent, 8.900 emplois pour l'exploitation des nouvelles installations de retraitement, plus 25.000 emplois conjoncturels. De quoi impacter favorablement l'économie française, avec un excédent commercial espéré de 3 milliards d'euros étalé sur la même période. En 2025, la France souhaite éviter l'émission annuelle de 3,4 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère. A cette date, les déchets incinérés sans valorisation énergétique devront être deux fois moins nombreux, tandis que le recyclage des déchets non dangereux non inertes aura été augmenté de 60 %. Rappelons qu'en 2012, plus de 70 millions de tonnes de déchets ont été produits dans l'Hexagone : 56 % ont été recyclées, 31 % éliminées et 13 % valorisées énergétiquement.

 

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