Un agent immobilier, poursuivi pour avoir exercé une discrimination raciale au logement en ne fournissant pas les mêmes annonces aux clients de couleur qu'à ceux d'origine européenne, a vu sa peine confirmée par le tribunal d'Amiens. SOS Racisme veut maintenant poursuivre les propriétaires des biens commanditaires de ces discriminations.

Le gérant d'une société immobilière poursuivi pour discrimination raciale a vu sa peine confirmée en appel par le tribunal d'Amiens : trois mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende. En revanche, le tribunal a réduit l'amende contre la société, qui passe de 10.000 euros à 3.000 euros, considérant que le patron avait fait cesser l'infraction suite à la plainte. C'est l'association SOS Racisme qui avait porté plainte après avoir réalisé, en 2001, un testing suite à la dénonciation d'une ancienne employée. Lors du testing, dans l'agence Mil'im, qui fournit des listes de logements, le client de couleur avait reçu moins d'offres que celui d'origine européenne.

 

Selon l'enquête menée suite à la plainte, les fiches d'annonces sur lesquelles étaient noté «code 3», signifiant «ni noir, ni arabe», n'étaient pas mises à disposition des clients de couleur. Au total, 304 fiches présentaient ce code. SOS Racisme entend désormais porter plainte contre les propriétaires de ces logements. «Malgré tout, c'est quand même une victoire importante sur laquelle SOS Racisme va s'appuyer pour réclamer des poursuite contre les 304 propriétaires de biens», a déclaré Samuel Thomas, vice-président de l'association.

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