Les associations de défense des mal-logés se sont félicité de la décision rendue par la Commission européenne au sujet de la violation par la France de la Charte sociale européenne. Elles demandent que des progrès soient faits en matière de logement, alors que Christine Boutin défend les actions de son ministère et notamment la loi sur le droit au logement opposable. Réactions.

«Il faut remettre cette position dans son contexte», affirme Christine Boutin. Le mouvement Emmaüs, lui, a appelé le gouvernement à «tirer toutes les conséquences» du rappel à l'ordre du Conseil de l'Europe. Celui-ci a condamné la France, jeudi, pour violation de la nouvelle Charte sociale européenne, dont 8 pays de l'UE sur 47 sont signataires. Le Conseil de l'Europe a épinglé la France pour «l'insuffisance manifeste» de logements dans deux décisions consécutives aux réclamations collectives présentées par le mouvement ATD Quart-Monde et la Fédération des associations nationales de travail avec les sans-abris (Feantsa).

C'est une «victoire juridique» pour ATD Quart Monde qui considère que cette décision vient «conforter la dénonciation faite depuis des mois, d'une prise en compte très insuffisante de la crise du logement et de ses conséquences pour les plus démunis». La Feantsa, qui estime que «des progrès sont nécessaires pour que le droit au logement soit mis en oeuvre de manière efficace et garanti pour chacun», reconnaissait cependant que, depuis novembre 2006, date à laquelle le recours a été déposé, «la France a adopté différentes initiatives encourageantes, dont la loi sur le logement opposable».

Christine Boutin défend son action

Pour l'association Droit au logement (Dal), la décision du Conseil de l'Europe «confirme l'inefficacité des lois prises prétendument en la faveur» des plus pauvres, et met en évidence «le double langage des gouvernements français dans le domaine du logement de plus démunis». De son côté, la ministre du Logement, Christine Boutin, estime que la position du Conseil de l'Europe porte sur la situation du logement en France telle qu'elle était «au tout début 2006». «A l'époque, je partageais l'indignation et j?ai mené moi aussi le combat pour que le droit au logement devienne une réalité», a-t-elle expliqué, avant d'ajouter que la France avait été le premier pays d'Europe à mettre en place un tel dispositif. «Le Conseil de l'Europe devrait à ce titre saluer l'effort considérable accompli depuis 2006 par la France, reconnaissant que le recours de 2006 est antérieur à la loi Dalo».

actionclactionfp