Les assises de l'accessibilité des 14 et 15 juin ont été l'occasion de revenir sur les progrès faits depuis la loi handicap de 2005 obligeant tous les bâtiments publics, bureaux, logements et commerces à être accessibles aux handicapés au 1e janvier 2015. Elles ont aussi rappelé les freins qui persistent.

Dans le cadre d'Autonomic Paris, salon de référence des acteurs du handicap, le ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement et le ministère de l'Ecologie ont organisé les 5e assises de l'accessibilité les jeudi 14 et vendredi 15 juin 2012. Ce colloque, devenu le rendez vous incontournable des acteurs du secteur dans le domaine du bâtiment, transport, voirie et urbanisme regroupe professionnels, élus, associations, et membres de l'administration.

 

Deux ans et demi avant l'obligation pour les bâtiments publics français d'être mis en règle pour être accessibles, les protagonistes du secteur ont pu faire le point sur les avancées faites depuis la loi handicap de 2005 et le chemin qu'il reste encore à parcourir. Au cours des différents séminaires, il aura notamment été question de l'accès aux transports, à la voirie, aux logements et enfin de la mise en accessibilité des commerces.

 

L'accessibilité en France
L'accessibilité est considérée comme une priorité nationale depuis 1975. La loi handicap de 2005 l'a renforcée et rendu obligatoire la mise en accessibilité de tous les bâtiments et transports publics en 2015, dernier délais. Or, il apparaît peu sûr que ces objectifs soient réalisés en 2015. En effet « Seul 15% des établissements recevant du public (ERP) sont aujourd'hui accessibles alors que 70% du temps est passé », déplore le président de l'association des paralysés de France (APF) Jean Michel Barbier.

 

Outre le manque de réactivité des acteurs, plusieurs propositions de loi ont été déposées pour proposer des dérogations au texte initial, mais jusqu'ici sans succès.

 

« On a de vraies belles réalisations partout en France, mais il est clair que ce n'est pas en 10 ans qu'on peut changer une société », souligne Marie Prost-Coletta, déléguée ministérielle à l'accessibilité. Le baromètre de l'APF, relève de gros progrès ayant été fait notamment concernant l'accès aux centres commerciaux, bureaux de Poste, et piscines. A l'inverse les commerces de proximité, lignes de bus et voiries restent un souci prégnant.

 

Les pistes à développer
Les associations déplorent en premier lieu l'absence de diagnostic précis. D'où la volonté de François Hollande de créer une « agence de l'accessibilité des bâtiments » pour les handicapés. « On attend qu'elle ait des moyens financiers et humains », prévient Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fnath (association des accidentés de vie).

 

La volonté politique reste certainement le point le plus important sur lequel insister, les militants pour l'accessibilité s'inquiétant des initiatives parlementaires pour dénaturer la loi handicap et le peu d'entrain de certaines villes à respecter les futures normes. « La mise en accessibilité coûte cher et il subsiste des freins, mais la sensibilisation est en marche », conclut Paul Joly, vice président du Conseil National du Handicap.

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