"Laissons la TVA à 7% pour tout le monde plutôt que d'avoir une TVA réduite complètement déshabillée", s'est exclamé Patrick Liébus, Président de la Capeb, dans un nouvel accès de colère. Alors que des mouvements de contestation se tiennent dans les régions, et face à la détresse de ses adhérents, il appelle le Gouvernement à prendre ses responsabilités. Explications.

"L'heure est grave", dénonce Patrick Liébus, dans une tribune adressée à la presse. Grave au point que le Président de la Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment appelle le Gouvernement à "prendre ses responsabilités" dès à présent.

 

Une TVA simple et lisible, sinon rien
L'urgence est là, insiste-t-il : perte d'emplois, trésoreries à sec, dépôts de bilan en augmentation, carnets de commandes en chute… et désormais cafouillage sur la TVA réduite. "Après l'annonce du Président de la République, les propositions faites, à l'initiative du gouvernement, par les parlementaires conduisent à vider de son impact la TVA à 5.5% dans la rénovation énergétique, puisqu'elle ne touchera, selon nos estimations, que 10 à 15% de l'activité de rénovation", poursuit Patrick Liébus. Et le Président de la Capeb de nous préciser : "On vient d'apprendre que la TVA à 5.5% ne s'appliquera qu'aux travaux assujettis au CIDD. Ce qui limite fortement le champ de nos activités ! On se rend compte qu'on est en train de déshabiller cette TVA réduite. Avant qu'on en arrive à un grand n'importe quoi, je demande donc ouvertement aujourd'hui, de laisser la TVA à 7% pour tout le monde pendant un an, sauf pour le logement social, et d'appliquer la pause fiscale, s'il le faut. Mais qu'on arrête de nous balader et de s'amuser !".

 

Exaspéré, Patrick Liébus n'entend pas pour autant baisser les bras sur ce sujet. Bien au contraire. Et de nous confier, en avant-première, que la Capeb organisera, avant la fin de l'année, une nouvelle action coup de poing, après celles de janvier et septembre derniers.

 

Les régions en mouvement
En attendant, le Président dit soutenir les mouvements qui se déroulent en ce moment même du côté du Viaduc de Millau, où des présidents de Capeb départementale et des artisans de toute la France sont invités à rejoindre les Capeb Aveyron et Lozère. "Mais faites attention", leur lance-t-il. Car s'il exclut tout "court-circuitage" entre les ces actions régionales et celles de la Capeb nationale, notamment envers les pouvoirs publics, il ne voudrait pas que le mouvement "dégénère à cause, principalement, des 'extrêmes', ces artisans isolés qui mettent la pression sur leurs collègues". Prudence, donc, rappelle-t-il.

 

Sur place, "cela se passe bien", nous indique, ce mercredi, Jean-Michel Marques, Président de la Capeb Lozère, en "jeûne forcé" depuis lundi avec plusieurs autres de ses collègues. "Les nuits sont fraîches, mais la mobilisation est là", explique-t-il. Environ une vingtaine de présidents de départements (sur les 103 que compte la Capeb, ndlr) seraient sur le site du Viaduc de Millau, en attendant la grosse affluence ce jeudi, avec l'arrivée des artisans de France. "Nous demandons à être reçus par l'Elysée. Il faut qu'il prenne conscience que ce sont 70% de nos entreprises dans la région qui vont être mises de côté avec la TVA à 5.5% sur la rénovation thermique. Notre tissu économique, ce n'est pas l'industrie, mais l'artisanat", nous confie-t-il.

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