L'Autriche, soutenue par le Luxembourg, dénonce devant la cour de Justice européenne, le soutien apporté par le gouvernement anglais à la construction de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération par EDF à Hinkley Point. Les difficultés s'amoncellent autour de ce projet dont les travaux préparatoires sont stoppés depuis le début du mois d'avril.

Le réacteur EPR est malmené. En France, le chantier de Flamanville accumule les déboires et celui de Hinkley Point C, outre-Manche, est lui aussi frappé de retards chroniques. Même si un accord avait été trouvé en octobre 2013 entre EDF et le gouvernement britannique (incluant la participation minoritaire d'Areva et de deux groupes chinois, CGN et CNNC), la validation du montage financier n'avait été validée par la Commission européenne qu'un an plus tard, en octobre 2014.

 

En principe, la Grande-Bretagne devra garantir à EDF un prix d'achat du courant électrique de 92,5 £/MWh (soit plus de 128 €/MWh au cours actuel) pendant 35 ans, un niveau extrêmement élevé, deux fois plus haut que le prix de marché. Mais une telle solution déplaît à l'Autriche et à d'autres pays de l'Union qui envisagent de déposer une plainte devant la cour de Justice européenne. Selon le quotidien Les Echos, le Luxembourg soutiendra politiquement cette action, qui serait également vue d'un bon œil par l'Allemagne, en pleine sortie du nucléaire.

Les travaux préparatoires suspendus

Les pays concernés estiment que le soutien public à l'énergie atomique serait préjudiciable au sein de l'Union européenne. Dans les colonnes du journal économique, EDF précise que ce recours n'aura pas d'effet suspensif sur les négociations en cours avec les autorités britanniques. D'autant que la Commission n'est que rarement contredite dans ses validations d'aides publiques. Cependant, depuis le début du mois d'avril, les travaux préparatoires menés par EDF Energy, la filiale locale de l'énergéticien français, ont été suspendus, faute de décision définitive. Environ 400 postes auraient été supprimés avant que n'aient été lancés les travaux de construction. Des discussions auraient encore lieu avec le gouvernement anglais et les deux entreprises chinoises sur la répartition des rôles dans la future tranche de la centrale de Hinkley Point. L'entrée en service n'est pas prévue avant 2023, après un investissement estimé à 19 Mrds €.

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