Stable l'an dernier, le marché du bricolage repart à la hausse en affichant des ventes stables en 2013 (-0,1%), ont signalé, 23 juin, la Fédération des magasins de bricolage (FMB) et la Fédération des fabricants (Unibal). Cette évolution résulte, d'après elles, de l'augmentation des ouvertures de magasins.

Le secteur du bricolage résiste à la conjoncture économique difficile, en affichant des ventes stables en 2013 (-0,1%), ont signalé, Unibal, la Fédération des fabricants, et la Fédération des magasins de bricolage (FMB) au cours de leur bilan annuel dévoilé lundi 23 juin.

 

Sur l'année 2013, le marché du bricolage a généré ainsi un chiffre d'affaires de 24,5 milliards d'euros en France. "Ce niveau est quasiment identique à l'année précédente", ont constaté les deux fédérations. Mais à périmètre constant, c'est à dire si on retire les ouvertures de nouveaux magasins, l'activité du secteur ressort en baisse de 1,9% en valeur et de 2,7% en volume.

Mieux que le marché du meuble

Malgré tout, ce marché "résiste encore extrêmement bien" au vu du contexte économique général, "et notamment si on le compare à d'autres marchés de la maison, comme par exemple le meuble qui connait des tendances baissières très importantes", analyse de son côté Gilles Caille, président d'Unibal.

 

"Cette situation en 2013 est due à un premier semestre catastrophique avec notamment une mauvaise météo, rattrapé en partie par un bon deuxième semestre", indique Frédéric Sambourg, de la Fédération des magasins de bricolage. La crise, qui dans un premier temps, avait favorisé le "cocooning" et donc le surinvestissement des Français sur leur intérieur, commence aussi à peser sur les dépenses et à affecter le secteur, estime-t-il.

 

Outre la météo, le bricolage est également soumis à des pressions contradictoires externes sur son activité, avec d'un côté des mises en chantier, qui ont chuté de 20 % depuis début 2013, et de l'autre, un nombre de transactions immobilières dans l'ancien qui, elles, ont progressé dans les mêmes proportions.

407.000 m² de nouveaux magasins ont été inaugurés en 2013

Par ailleurs, "une partie non négligeable de sa croissance se fait via les ouvertures et les extensions de magasins", ajoute Frédéric Sambourg. Ainsi, en 2013, près de 407.000 nouveaux m² ont été inaugurés dans le secteur. "Cela correspond à une demande des consommateurs, alors que de nombreuses zones, notamment rurales ou péri-urbaines, manquent encore de surfaces dédiées au bricolage", relève Gilles Caille.

 

Ces tendances se poursuivent cette année, avec des progressions de 2,5 % sur les cinq premiers mois (en valeur et en volume) de 2014, dont +13 % sur le secteur du jardin, soutenu par une météo favorable, et des croissances légèrement négatives sur la plomberie et de l'électricité. "On peut parler d'une petite embellie, mais il ne faut pas oublier que le marché restera hésitant, tant que la confiance des ménages en l'avenir, nécessaire pour entreprendre de grands travaux, ne sera pas revenue", ont complété les deux présidents de fédération.

Une concentration du marché accentuée

Par ailleurs, le secteur continue à être largement dominé par les grandes surfaces spécialisées (les grandes surfaces de bricolage, ou GSB), qui détiennent 76 % de parts de marché, dont 91 % sont concentrées dans les mains de quatre acteurs : principalement le groupe Adeo (Leroy Merlin, Weldom, Bricoman) à 28,74% ; Kingfisher (Castorama, Brico Dépot) à 25,5 %, et enfin Mr Bricolage à 8,25 %, et Bricomarché (groupe Intermarché) à 7,6 %. Ces quatre acteurs pourraient bientôt passer à trois avec le projet de rachat de Mr Bricolage par Kingfisher.

 

Cette concentration n'inquiète guère les fabricants pour le moment. "On ne peut pas totalement écarter un risque de pression accrue au moment des négociations commerciales, mais dans la mesure où l'avenir du secteur se joue aussi sur la différenciation - être capable de proposer un produit et un service différent - cela nous laisse des marges de manoeuvre", conclut la fédération des fabricants.

 

Contrairement à d'autres secteurs comme l'alimentaire, les relations commerciales entre industriels et distributeurs du bricolage sont relativement apaisées depuis 1993 et la signature d'un "code de bonne conduite". D'ailleurs, une nouvelle mouture de ce code a été paraphée lundi 23 juin par les deux représentants.

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