C'est fait : Lafarge et Holcim ont fusionné pour donner naissance au leader mondial des matériaux de construction, LafargeHolcim. A l'occasion de ce lancement officiel, Eric Olsen, le directeur général dévoile les axes clés du développement et le modèle opérationnel.

Le nouveau numéro un mondial du ciment et des matériaux de construction se dévoile. A l'occasion de son lancement officiel, LafargeHolcim a présenté son visage, par l'intermédiaire d'Eric Olsen, le directeur général de l'entité. Ce dernier a déclaré : "Nous entrons dès à présent dans la prochaine étape de notre transformation qui doit nous permettre de devenir un leader dans tous les domaines - une entreprise soucieuse d'avoir un impact positif sur le monde et qui peut réellement faire la différence pour ses clients, ses employés, ses actionnaires et pour la société dans son ensemble".

 

Suite à la réussite de l'opération publique d'échange et de la cotation des nouveaux titres LafargeHolcim sur les marchés zurichois et parisien, le nouveau groupe initie en effet une transformation stratégique. Il annonce vouloir se fonder "sur les meilleurs atouts de Lafarge et de Holcim" et déployer ses actions autour de cinq axes, durant la phase d'intégration.

Synergies, réduction des investissements et intégration

Tout d'abord les synergies, en espérant réaliser des économies de l'ordre de 1,4 milliard d'euros dans les trois ans. Ensuite en matière d'allocation du capital, le groupe prône "une approche rigoureuse (…) avec une réduction du montant global des investissements". Côté approche commerciale, LafargeHolcim envisage simplement de "se différencier par des produits et solutions innovantes". Il espère créer une nouvelle culture d'entreprise afin de faciliter le rapprochement des deux groupes initiaux et mettre en place une politique de santé et sécurité au cœur de son organisation.

 

Quant au modèle opérationnel, il devra tirer parti de la taille de l'entité, de sa présence géographique globale (à la fois dans des pays développés et des économies émergentes) et de ses gigantesques capacités industrielles grâce à ses 115.000 employés. "Il combine les échelons nationaux et régionaux qui bénéficient d'une large autonomie et de l'expertise des fonctions groupe", précise le bref communiqué. Pour les résultats financiers trimestriels, Lafarge et Holcim les présenteront pour la dernière fois séparément à la fin du mois de juillet, avant de dévoiler des résultats combinés au troisième trimestre de l'année 2015. Le géant mondial du ciment, qui enregistrera un chiffre d'affaires de 27 Mrds €, est donc né après une gestation de seulement 15 mois… soit beaucoup moins qu'un éléphant.

 

Les syndicats sont inquiets :
De leur côté, les représentants du personnel de Lafarge en Europe ont fait part d'inquiétudes concernant l'emploi : "Au vu des informations disponibles et des analyses que le comité européen a menées, d'autres vagues de licenciements sont à craindre dans les premières années d'existence de LafargeHolcim". Outre les cessions d'actifs, concernant 10.000 salariés potentiellement repris, la question se pose surtout pour les fonctions centrales, appelées à une restructuration qui pourrait conduire à 380 suppressions de postes dans le monde. Le groupe s'est engagé à "ne laisser personne seul face à son problème d'emploi".

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