Les deux groupes cimentiers Lafarge et Holcim, qui prévoient de fusionner leurs activités afin de donner naissance à un géant mondial du secteur, ont présenté les détails du plan de cessions d'actifs leur permettant d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. Ces actifs représentent plusieurs milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Une nouvelle étape dans le rapprochement entre Lafarge et Holcim a été franchie : les deux groupes, engagés dans un processus de fusion entre égaux devant déboucher sur la création en 2015 de "LafargeHolcim", ont présenté leur plan de désinvestissement ciblé. Un comité spécialement constitué par des membres des deux sociétés a listé les actifs susceptibles d'être cédés afin de répondre aux demandes des autorités de la concurrence. "Ces cessions représentent environ 3,5 Mrds € du chiffre d'affaires combiné des deux groupes", a indiqué le président-directeur général de Lafarge, Bruno Lafont.

Des cessions très ciblées

Dans le détail, sur le Vieux continent, Lafarge propose de se désengager des marchés allemand et roumain, et de revendre les actifs de Lafarge Tarmac au Royaume-Uni (à l'exception possible d'une cimenterie). En Autriche, le groupe français s'engage à céder l'usine de Mannersdorf, tandis qu'à la Réunion, elle ne conservera que sa participation dans Ciments de Bourbon. Dans le reste du monde, le cimentier français envisage également "la cession d'un ensemble significatif d'actifs" au Brésil, tout comme Holcim. "Une notification sera prochainement déposée par Holcim et Lafarge auprès de la CADE, le régulateur brésilien", notifient les deux groupes dans un communiqué conjoint. Trois usines philippines (Bulacan, Norzagaray et Iligan) pourraient être revendues.

 

De son côté, le groupe helvète propose de céder l'ensemble de ses actifs en France métropolitaine, "à l'exception de la cimenterie d'Altkirch et des sites béton et granulats sur le marché du Haut-Rhin". Il prévoit également de se retirer des marchés hongrois, serbe, canadien et mauricien. Aux Philippines, où les deux entités sont présentes, le regroupement des activités de Lafarge Republic Inc et de Holcim Philippines Inc est envisagé (hormis les trois unités Lafarge précédemment citées). Bruno Lafont, le p-dg de Lafarge, a assuré qu'il existait "beaucoup de marques d'intérêt pour ces cessions d'actifs".

Dialogue continu avec les autorités de la concurrence

"Les deux sociétés continueront à évaluer les situations où des désinvestissements pourraient être nécessaires en fonction de l'appréciation des recouvrements géographiques ou de demandes des autorités de la concurrence", précise le communiqué qui évoque "un dialogue continu" et "l'accord des coactionnaires, lorsque nécessaire". Le projet de fusion devrait être finalisé au premier semestre 2015, avec pour but la création d'un numéro un mondial, présent dans 90 pays, disposant d'une base industrielle significative en Europe qui représenterait 20 % du CA global qui frisera les 30 Mrds €. Selon Bruno Lafont, "La France sera le plus important marché du nouveau groupe".

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