L'Inspection du travail vient de publier sa grande enquête sur le travail en France en 2011. Il ressort que le nombre d'arrêts de travaux est en hausse constante avec plus de 9.000 décisions l'an passé (+16 %), faisant diminuer le taux d'accidents de travail (AT). La chute de hauteur reste la principale cause d'accidents graves et de décès dans le secteur. Détails.

La sécurité sur les chantiers du BTP se trouve au cœur du métier de l'Inspection du travail : les visites de contrôle, les enquêtes après accident et les réunions de chantier avec les entreprises et les acteurs de la prévention sont nombreuses. C'est pourquoi, en 2011, les arrêts de travaux décidés par les inspecteurs du travail ont été plus nombreux : 9.053, contre 7.782 en 2010 et 6.070 en 2009. Des décisions qui permettent à un agent de contrôle de faire cesser immédiatement une situation de travail dangereuse (risque de chute de hauteur, d'ensevelissement ou d'exposition à l'amiante par exemple). L'enquête nationale sur le travail en France note que le taux de fréquence des AT a baissé au cours des années, passant de 132,5 accidents (survenus au cours d'une période de 12 mois par million d'heure travaillées), à 76 en 2009. Sur cette même période, le nombre d'accidents mortels a également fortement régressé, de 361 à 141. Soit tout de même un décès tous les deux jours et demi…

 

Sécurité insuffisante
La construction est donc un secteur quantitativement important qui oriente l'Inspection du travail, "eu égard à la gravité des risques encourus et du nombre encore important d'accidents du travail graves et mortels dans ce secteur d'activité", précise le rapport. L'enquête révèle que les chutes de hauteur restent la principale cause d'accidents graves et de décès sur les chantiers, du fait de chutes depuis des toitures, des terrasses, des verrières, des échafaudages ou des coffrages.

 

L'Inspection du travail pointe donc un manque de sécurité récurrent : elle ne ferait pas partie des priorités des entreprises et maîtres d'ouvrages. Des lacunes graves seraient également observées en matière de coordination, notamment par l'absence de mise en place de "Plan particulier de sécurité et de protection de la santé" sur les plus petits chantiers. Ces lacunes seraient liées en partie au nombre trop important de chantiers confiés à des coordinateurs. Enfin, les agents de contrôle notent, de façon plus anecdotique, l'absence d'installations sanitaires - ou leur mauvais entretien - lors de nombreuses interventions. L'enquête évoque également la rapidité exigée de la part des donneurs d'ordres quant à l'exécution des travaux, et la durée du travail journalière excessive comme générateurs de risques.

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