Opération coup de poing. Une cinquantaine de personnes de la CGT construction a pénétré dans les locaux de la FFB, situés dans le 16ème arrondissement de Paris, provoquant des dégradations. Au cœur des revendications : le dossier pénibilité. Explications.

La CGT Construction a envahi, ce jeudi 24 avril à 8 heures le siège de la Fédération française du bâtiment situé au 33 avenue Kléber à Paris. Cour taguée, confettis, tir de paintball, drapeaux et banderoles déployés… Un arsenal visant à être entendu et vu.

 

Surpris et heurté, l'organisme du bâtiment a rapidement dénoncé les conditions scandaleuses "utilisées par ce "commando". La FFB fait savoir qu'elle "rejette la demande de cette organisation qui par ses méthodes se disqualifie pour discuter avec elle des conditions de travail des salariés du Bâtiment". Interrogé par Batiactu, Didier Ridoret, président de la FFB, nous a confié le "sentiment désagréable" subi par les salariés de l'organisation : "Il y a eu des bousculades", nous-a-t-il précisé. "Nous avons voulu recevoir la délégation mais ils ont refusé", poursuit-il. De son côté, la Fédération Nationale des Salariés de la Construction, du Bois et de l'Ameublement C.G.T. s'est défendue indiquant dans un communiqué : "Ce n'est pas par provocation ou par plaisir que des militants arrivent à faire une action extrême. Mais ils se heurtent à un vrai mur d'arrogance". Et Jean-Pascal François, secrétaire Fédéral de la CGT Construction de nous préciser : "Nous n'avons rien cassé, mais nous voulions nous faire entendre. On en a assez !"

 

L'épineux dossier de la pénibilité
Au cœur de cette action : le dossier pénibilité. Une question sur laquelle les deux parties semblent loin de trouver un accord. En effet, la FFB considère qu'il est difficile d'appliquer le dispositif pénibilité : "C'est un système très compliqué à gérer pour les entreprises", nous a une nouvelle fois affirmé Didier Ridoret. Concernant le compte, qui doit entrer en vigueur en 2015, le président reste sur ses positions. En mars dernier, il fustigeait le système de "fiches individuelles de prévention de la pénibilité" prévu par la loi, estimant que c'était une mesure complexe et un "incroyable casse-tête". "Nous avons toujours demandé que soit établie une approche individuelle par un filtre médical", insistait alors le président de la FFB, réclamant un "principe de réalité" à tous les parlementaires et aux pouvoirs publics.

 

De son côté, la CGT Construction réclame "la retraite par un départ anticipée à 55 ans pour les métiers pénibles". Elle indique dans un communiqué : "Un départ anticipé légitime au regard des taux de fréquence et de gravité des accidents du travail (un mort par jour travaillé) et des temps de travail à rallonge cumulés avec les facteurs de pénibilité". Jean-Pascal François nous a indiqué à ce propos : "Les patrons font la sourde oreille. C'est pourquoi nous avons souhaité montrer notre capacité à monter dans le rapport de force", conclut-il.

 

A noter que suite à cette action, la FFB a décidé de porter plainte contre les auteurs des dégradations commises.

 

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