La baisse des prix d'achat de courant pourrait rendre le modèle économique de l'autoconsommation photovoltaïque plus pertinent. L'ensemble des acteurs de la filière, y compris la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, ou Bruno Léchevin, de l'Ademe, milite pour la mise en place de solutions, voire d'incitations à ce nouveau mode de production-consommation qui n'est pas encore juridiquement bien défini. Détails.

L'autoconsommation photovoltaïque est la possibilité de répondre à sa propre consommation électrique grâce à son installation solaire plutôt que de revendre l'intégralité de sa production sur le réseau. Une façon de produire le courant au plus près du consommateur qui nécessite un bon dimensionnement du système de production et de ses plages journalières de fonctionnement en lien avec ses besoins. A l'heure actuelle, les propriétaires d'installations photovoltaïques revendent la totalité de leur production à EDF, suivant un tarif prédéfini. "L'autoconsommation n'est pas encore rentable et ne va pas de soi", estime Bruno Lechevin, le nouveau président de l'Ademe. "Mais, avec la baisse des prix de rachat, le modèle économique va se mettre en place". Le responsable de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie pense qu'un bonus incitatif à cette autoconsommation serait la meilleure solution, notamment pour les départements d'outre-mer : "Une solution gagnante, à la fois pour le producteur, pour le gestionnaire du réseau, et pour les collectivités !". Un sentiment partagé par Hervé Latouche, qui dirige Sunzil Caraïbes (filiale de Total et d'EDF) : "Pour redonner une capacité d'innovation à l'Outre-Mer, il faut proposer un tarif d'autoconsommation".

 

Soutien de la ministre de l'Ecologie
Delphine Batho, en ouverture au colloque annuel du photovoltaïque, organisé par le Syndicat des Energies Renouvelables ce mardi 28 mai 2013, a également apporté son soutien à l'autoconsommation : "Je suis favorable à cette évolution qui ne signifie pas 'autarcie' et remettrait en cause le réseau national ou la péréquation tarifaire. Au contraire, il s'agit d'une autonomie accrue pour plus de liberté d'action et de participation. Il y a une discussion de fond à avoir, qui peut concerner les autres énergies renouvelables, mais le principe suscite une adhésion bienveillante. Une réflexion doit se tenir à partir de la semaine prochaine avec la DGEC (Direction générale de l'énergie et du climat, NdlR). Il s'agit d'une évolution nécessaire et nous devons rechercher les bonnes solutions". Nombre de participants au colloque du SER ont donc applaudi ces annonces. Parmi eux, Christian Grellier, directeur Recherche & Innovation chez Bouygues Immobilier qui explique : "Nous pensons que l'énergie produite localement sera moins chère que l'énergie réseau. La bonne maille ne se situera toutefois pas au niveau du bâtiment seul, mais au niveau des îlots ou des quartiers, avec divers bâtiments, aux profils différents".

 

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