A l'occasion des Journées de la Géothermie 2012, l'Afpg a publié un état des lieux de la filière en 2011. Il en ressort que la progression de cette énergie, abondante dans le sous-sol français, est constante mais qu'elle pourrait être plus rapide en bénéficiant d'un soutien gouvernemental, promis par Delphine Batho, et d'aménagements réglementaires.

L'Association des professionnels de la géothermie (Afpg) vient de publier la première étude qui dresse le portrait de l'énergie géothermique en France en 2011. Elle l'a rendue publique lors des Journées de la géothermie 2012 qui se tiennent du 14 au 16 novembre à la Cité des Sciences et de l'Industrie à La Villette (Paris). Les résultats montrent tout d'abord que la progression de cette source d'énergie renouvelable a été substantielle, avec un doublement de la puissance installée en six ans. Le parc français représentait l'an dernier 2.258 MW en cumulant les installations de très basse énergie (profondeur de forage inférieure à 100 mètres) avec 1.850 MW, les installations à usage direct de la chaleur (391 MW) et les deux seules installations profondes de haute énergie qui fournissent de l'électricité (17 MW). Christian Boissavy, le président de l'Afpg, précise également d'autres chiffres et ordres de grandeur : "Annuellement, la géothermie produit 440.000 tonnes d'équivalent pétrole et permet d'éviter l'émission de 1 million de tonnes de CO2. Cette source d'énergie chauffe 455.000 équivalents logements (soit plus de 1,8 million de personnes). Et le secteur représente un chiffre d'affaires de 550 millions d'euros avec 4.200 emplois directs, soit environ 6 % des emplois dans les énergies renouvelables en France".

 

La filière géothermique française dispose également de nombreux atouts, telle qu'une expertise reconnue de ses industriels et bureaux d'ingénierie, une ressource variée et abondante sur tout le territoire (85 % pourraient en bénéficier), ou un soutien gouvernemental réaffirmé par la ministre de l'Ecologie lors de son allocution d'introduction. Mais, même s'il s'agit d'une énergie propre, disponible 24 heures sur 24, qui ne subit aucun aléa saisonnier, la géothermie manque encore de notoriété. Quasi-invisible en surface, elle est insuffisamment connue du grand public : seules 25 % des personnes interrogées citent spontanément la géothermie dans les énergies renouvelables. Et d'autres difficultés se dressent sur le chemin des usagers ou opérateurs tentés par cette solution énergétique.

 

Fonds Chaleur pérennisé mais réglementation inadaptée
Les permis seraient notamment trop longs à obtenir, en dépit d'efforts faits par l'administration. Pour le secteur de la très basse énergie, les entreprises seraient de trop petite taille, sans la présence d'un véritable intégrateur sous-sol/surface. La taille de la filière ne permettrait pas de bénéficier d'effets d'échelle. Mais surtout, la réglementation serait inadaptée. Le nombre et la diversité des textes en vigueur compliquent grandement la réalisation d'installations. "Le SER demande la signature du décret d'application de l'article 66 de la loi Warsmann", explique Jean-Claude Andréini du Syndicat des Energies Renouvelables.

 

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