Du financement local, on passerait donc à un financement de projets puis à un financement corporate, où certains groupes (notamment allemands ou asiatiques) pourraient proposer l'ensemble de la mise en œuvre. A l'heure actuelle, trois degrés de rentabilité seraient discernables : les projets à rentabilité faible ou nulle, dont le financement sera assuré par des structures associatives, des aides publiques, des dons ou du mécénat. Les opérations à rentabilité moyenne, comprise entre 4 et 10 %, concerneraient l'essentiel de la croissance économique de PME et disposent d'outils de financement locaux : livrets, garanties, taux. Enfin, les projets à rentabilité de marché, supérieure à 10 %, intéresseront les financiers.

 

Pour l'instant peu rentable, le marché de la rénovation énergétique est pourtant un gisement énorme de revenus compte tenu des investissements à réaliser dans les prochaines années. Arnaud Berger prévoit alors qu'on assistera à un phénomène de "prédation" par des banques de marché à la recherche de cette rentabilité. "Il faut se placer dans une logique de livret écologique, de garantie et de taux, en financement local diffus, pour cibler les particuliers, les copropriétés et les PME", prévient le responsable de la BPCE. "A Voiron, en Isère, nous avons mis en place un fonds de garantie universel, avec la communauté de communes, qui assure les banques dans le financement". Cette garantie n'interviendra qu'en cas de défaut de paiement d'une personne au sein d'une copropriété lancée dans des travaux de rénovation énergétique. Une solution, développée avec l'aide des territoires - communautés de communes ou conseils généraux - qui constitue une piste d'avenir selon Arnaud Berger qui craint qu'un fonds national ne favorise que les grands groupes.

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