Après deux années de croissance, dont une année exceptionnelle en 2000, la profession des travaux publics s'est inquiétée d'un "ralentissement gradué de la croissance". Daniel Tardy, président de la FNTP a également critiqué le gouvernement qui, selon lui, prône le développement des transports alternatifs (fer et fluvial) sans se donner les moyens de ses ambitions.

Avec un taux de croissance de près de 8%, l'année 2000 avait été exceptionnelle pour le secteur des travaux publics. Même si ce secteur s'engage "vers une troisième année de croissance consécutive en 2001", celle-ci est loin d'atteindre les records de l'année précédente. "Cette croissance devrait être proche de 3% si le ralentissement ne s'amplifie pas sur les derniers mois de l'année" indique la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) en précisant qu'il n'y a pas encore de chute brutale de l'activité, "les carnets de commandes étant encore corrects".

En 2002, les perspectives sont encore moins réjouissantes et les scénarii évoluent entre un fléchissement de 2% de l'activité et une faible progression de 1%, selon l'état de la conjoncture économique.

Le ralentissement du programme autoroutier est pour beaucoup dans la baisse d'activité que connaît le secteur. En effet, les kilomètres en travaux cumulés sur l'ensemble du territoire sont passés de 540 km en 2000 à 262 km en 2001.

Heureusement, la tendance est inverse pour les transports en commun en site propre dont les kilomètres en travaux étaient de 118 km en 2000 pour atteindre 147 km en 20001. A noter également de gros chantiers comme la réalisation du métro du Toulouse et des tramways de Bordeaux et Caen.

Enfin, la FNTP indique que "le réseau de télécommunication à haut débit a poursuivi son développement sur près de 1400 km entre Paris et Hendaye irriguant de nombreuses métropoles régionales de la façade Atlantique".

Concernant le développement des grands aménagements de transports, Daniel Tardy a été très critique vis-à-vis du gouvernement qui, selon lui, prône le développement des transports alternatifs (fer et fluvial) mais n'a pas les moyens de ses ambitions.

Chiffres à l'appui, il a dénoncé également la très faible progression des crédits de paiements alloués pour le budget des routes, qui restent, malgré la volonté du gouvernement de réduire leur importance par rapport au fer et au transport fluvial, "indispensables" à la croissance de l'économie en général.

Selon lui, les crédits de paiements, corrigés d'un reliquat de crédits qui ont été reportés d'une année sur l'autre, ne vont en fait augmenter que de 1,2% en 2002 par rapport à 2001. Si l'on retire l'effet de l'inflation, il s'agira "au total d'une stabilité pour le budget des routes", a-t-il précisé, soulignant que les besoins restaient très importants en terme de réhabilitation de certains tronçons et d'élargissement des voies. "L'arrêt de l'investissement routier risque à terme de stopper la croissance du pays", a-t-il indiqué.

M. Tardy a également déploré le retard pris dans le développement des transports terrestres et fluviaux et le fait que les fonds mis à la disposition de ces modes de transports incluaient les études, donc réduisaient d'autant la concrétisation des projets.

Les contrats de plan prévoyaient sur 2000-2006 d'investir, chaque année, un milliard d'euros dans les chemins de fer et 200 millions d'euros dans les ports et voies navigables.
"Deux ans après leur élaboration, seulement la moitié du montant prévu a été mobilisé pour le volet ferroviaire. Pour le volet fluvial et portuaire, les travaux ne démarreront réellement qu'en 2003", indique la FNTP.

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