Les repreneurs avaient jusqu'à vendredi pour déposer leurs offres. Deux distributeurs britanniques et deux fonds d'investissements seraient candidats à la reprise du deuxième négociant français en matériaux.

Le groupe français de distribution et de luxe Pinault-Printemps-Redoute (PPR) devrait annoncer "d'ici à quelques semaines" la finalisation de la cession de sa filiale Pinault Bois et Matériaux (PBM), "pour au moins 550 millions d'euros", indique Le Figaro mardi.
Le quotidien, qui ne cite pas de source, précise que les négociations sont "très avancées" avec quatre candidats, dont deux industriels-distributeurs, le britannique Wolseley et l'irlandais CRH, et deux fonds d'investissement, Paribas Affaires Industrielles et le tandem constitué d'ABN Amro Capital et Barclays Private Equity.
Les deux distributeurs britanniques cités sont très peu présents en France. Wolseley, numéro un mondial de la distribution de chauffage-plomberie, est propriétaire de l'enseigne Brossette. De son côté, CRH est le numéro deux francilien du négoce en matériaux de construction avec les enseignes Matériaux Service et Raboni.

Rappelant que les quatre repreneurs avaient jusqu'à vendredi pour déposer leur offre, Le Figaro note que la direction de PPR devrait sélectionner "dans les prochains jours" le candidat final, en vue d'une négociation exclusive.

Rappelons que Pinault Bois Matériaux est le second groupe de distribution du négoce en matériaux en France. Disposant d'un réseau de 250 agences, il a réalisé en 2002 un chiffre d'affaires de l'ordre de 1,3 milliard d'euros HT, en progression de 0,6 % par rapport à l'année précédente.

Alors que le groupe PPR n'a pas démenti l'information publiée par notre confrère sur la cession de la branche matériaux de construction, un communiqué a annoncé mardi avoir reçu une offre "ferme et irrévocable" de 815 millions d'euros de l'américain Office Depot pour l'achat de sa filiale Guilbert (fournitures de bureaux). Ce prix équivaut à 13 fois le résultat d'exploitation de Guilbert, a précisé une porte-parole de PPR à l'AFP.

En août 2002, PPR avait vendu au groupe américain Staples la branche de vente à distance de Guilbert, puis il avait cédé en octobre 90% de son pôle de services financiers spécialisés Finaref, en deux parties.

Mi-janvier, le PDG de PPR, Serge Weinberg, avait annoncé son intention de vendre d'ici fin 2004 les quatre entreprises de son pôle de distribution professionnelle (Guilbert, Rexel, CFAO, Pinault Bois et Matériaux), afin de recentrer le groupe sur la distribution grand public et le luxe et financer le rachat de Gucci.

Si la cession de PBM a effectivement lieu ces prochains jours, le groupe PPR pourrait reporter la vente de Rexel et espérer alors une conjoncture plus favorable.
La Bourse de Paris a d'ailleurs immédiatement réagit à ces différentes annonces. Alors que le titre PPR prenait plusieurs points, à 11h, celui de Rexel chutait de 3,95%. "Si le titre (Rexel) baisse, c'est que le marché estime que PPR a bouclé son programme de cession pour 2003, et que Rexel ne sera pas cédé tant que le contexte économique ou sa situation interne ne se sera pas améliorée", explique un analyste cité par l'AFP.

"Maintenant que PPR n'a plus de problèmes pour financer l'achat du capital restant de Gucci, si personne ne lui propose un prix qu'il estime convenable pour Rexel, il peut le garder encore quelques temps", détaillait-il.


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