Après avoir atteint des niveaux records, les défaillances d'entrepriseS semblent progressivement reculer. Selon une étude Altares-D&B, elles baissent dans la construction au 2ème trimestre 2014. Malgré ce constat, les TPE du bâtiment ne parviennent pas à remonter la pente. Détails en chiffres.

Les entreprises commencent à respirer… Selon les derniers chiffres publiés par Altares-D&B, membre du réseau Dun & Bradstreet, réseau international d'informations BtoB, "92 PME d'au moins 50 salariés ont connu une défaillance au 2ème trimestre 2014 ; c'est le meilleur chiffre depuis début 2008", souligne l'étude. Au total, les défaillances s'établissent à 14.386 au 2ème trimestre 2014, soit une baisse de 4,1% par rapport au 2ème trimestre 2013.

 

Toutes les entreprises, y compris les PME, profitent de climat. Une tendance qui se traduit du côté de l'emploi : le nombre de postes menacés par des procédures judiciaires diminue rapidement (11,3%) : 54.900 ce trimestre contre 61 900 au printemps 2013. Les PME ne sont donc pas en reste : " Elles semblent à leur tour pouvoir bénéficier de la reprise qui avait jusque-là davantage profité aux grands acteurs", souligne Thierry Millon, Responsable des études chez Altares-D&B. Des changements que l'on retrouve dans le secteur de la construction dont les défaillances ont reculé de 3%, tout comme celles de l'industrie manufacturière (-11%), et celles du transport routier de marchandises (-15%).

Les TPE toujours dans le rouge

Malgré ce regain, un type d'entreprise ne montre toujours pas de signe de reprise : les TPE. "Lorsqu'elles n'emploient aucun salarié, les TPE parviennent à résister, mais lorsqu'elles ont 1 ou 2 salaires à verser chaque mois, l'absence de trésorerie est alors insurmontable pour beaucoup", précise Thierry Millon. "Parmi ces dernières, plus de 5.200 étaient en cessation de paiement, soit 19 % de plus qu'au deuxième trimestre 2013", explique-t-il. Dans le bâtiment (second œuvre mais aussi maçonnerie générale), les TPE d'un ou deux salariés affichent une hausse de +10% des défaillances d'entreprises. Dans le secteur de l'industrie manufacturière, elles progressent de + 11%. Une fragilité qui correspond souvent à des solutions radicales puisque de nombreuses petites entreprises disparaissent : "La vulnérabilité des TPE est également plus définitive en termes de solution judiciaire. En effet, plus de sept TPE sur dix en cessation de paiement sont immédiatement liquidées par le tribunal, contre moins d'une sur trois lorsque la société emploie au moins vingt salariés. La volonté de prévenir la difficulté de l'entreprise se heurte à une froide réalité économique qui compromet très vite un équilibre financier souvent fragile", analyse Thierry Millon. Et de conclure : "(…) Ces dernières, généralement fortement dépendantes de leur banque, peuvent être confrontées à des problématiques de crédit court terme qui les font basculer très vite, et quelques fois pour des montants peu importants, dans une situation irrémédiablement compromise. Or ces TPE de moins de trois salariés représentent près de trois défaillances sur quatre".

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