Contrairement aux contrats de maintenance simples, les contrats d'exploitation avec garantie de résultats engagent les sociétés du génie climatique et poussent à une meilleure efficacité énergétique. Selon les adhérents du SNEC (membre de Fedene), les effets seraient particulièrement perceptibles dans le chauffage collectif. Explications.

Le Syndicat national de l'exploitation climatique et de maintenance a réalisé une enquête sur l'efficacité énergétique des systèmes de chauffage collectifs en fonction du type de contrat de service. Elle distingue deux cas de figure : les "contrats de maintenance" (simples ou sans clause d'intéressement dits "marchés P1 compteurs" et "marchés prestation forfait") et les "contrats d'exploitation avec engagement d'économies d'énergie". Ces derniers, qui regroupent les marchés avec intéressement (y compris marchés "P1 température" et "P1 forfait") et les contrats de performance énergétique proprement dits, amèneraient un progrès chiffrable.

 

La consommation normalisée 2015, uniquement pour le poste chauffage, des logements équipés de chauffage collectif dans un bâtiment sous contrat de résultat serait de 118 kWh/m².an. Le SNEC annonce un écart de -17 % par rapport aux bâtiments sous contrat de moyen. "Les contrats d'exploitation à garantie de résultats génèrent une économie au mètre carré d'environ 24 kWh", annonce le syndicat. D'autre part, il met en avant une amélioration continue des performances sur plusieurs années. L'enquête détaille : "Sur la base d'un échantillon représentatif, les consommations réelles des installations exploitées dans le cadre de contrats d'exploitation avec engagements de performance énergétique ont diminué de 12 % entre 2012 et 2015". Elle est ainsi passée de 134 kWh/m².an aux 118 kWh/m².an déjà évoqués.

 

Le faible coût des énergies fossiles n'incite pas à l'amélioration des performances

 

Les membres du SNEC expliquent ces chiffres par l'implication financière de l'exploitant qui porte des économies chiffrées, exprimées en euros, mégawattheures et en émissions de CO2. Des actions de modernisation des équipements (chaudières à condensation) et d'optimisation de la gestion énergétique (adaptation des puissances, meilleure connaissance des températures intérieures), notamment soutenues par les Certificats d'économie d'énergie de 2e période, sont également évoquées. L'étude ajoute : "La baisse des consommations et des coûts passe également par des prestations d'approvisionnement et de gestion de l'énergie, communément dénommée 'P1'. Dans le cadre de marchés dérégulés de l'énergie, ces prestations, de plus en plus complexes, englobent : le choix du bouquet énergétique optimal, notamment l'intégration des EnR lorsqu'elles sont présentes, le choix et la mise en concurrence des fournisseurs (…), la stratégie et la gestion des achats, des approvisionnements et des stocks, la maîtrise des courbes de charge, l'arbitrage des flexibilités énergétiques".

 

Le syndicat souligne que ces contrats d'exploitation avec engagement d'économies d'énergie ont progressé ces dernières années passant de 30 à 38 % des cas entre 2012 et 2015. Ils représentent 53 % de la puissance exploitée par le SNEC (contre 43 % trois ans auparavant). "Cette enquête confirme que les métiers de services d'efficacité énergétique contribuent largement aux objectifs d'économies d'énergie de la transition énergétique et méritent d'être plus fortement promus et soutenus, notamment dans le cadre de la PPE", déclarent les professionnels qui constatent un tassement des projets dans le domaine de la rénovation et de l'efficacité. Le prix des énergies fossiles en serait la cause, ainsi qu'une "perte d'efficacité des mécanismes d'incitation, dont les CEE 3e période". La Fedene (Fédération des services énergie environnement) recommande donc une revalorisation du prix du carbone afin de réorienter les recettes vers le financement de cette transition et d'inciter à la signature de contrats avec garanties.

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