Les ministres du Logement et de la Justice ont affirmé qu'elles voulaient accentuer les procédures judiciaires contre l'habitat indigne. Les «marchands de sommeil» seront dorénavant passibles de prison ferme et de confiscation des biens.

Christine Boutin et Rachida Dati veulent faire la chasse aux marchands de sommeil. En visite à Gennevilliers (92) dans un ensemble de 14 logement ayant récemment fait l'objet d'un arrêté d'insalubrité, les ministres du Logement et de la Justice ont fait savoir qu'elles voulaient accentuer les procédures judiciaires contre l'habitat indigne, notamment contre les marchands de sommeil. Elles ont également assuré les familles des 14 logements en question qu'une procédure judiciaire avait été engagée à l'encontre du propriétaire des taudis.

Les deux ministres ont indiqué que les sanctions encourues par les propriétaires de tels logements pouvaient désormais atteindre la prison ferme, et la confiscation des biens. Christine Boutin a lancé en novembre 2007 un plan national de lutte contre l'habitat indigne. Elle avait notamment chargé les préfets de recenser le nombre de logements concernés. Selon le cabinet du ministère du Logement, entre 400 et 600.000 logements seraient concernés en France. 40% de ces habitations seraient occupés par leurs propriétaires, et il est estimé que parmi ceux-ci, 60% sont âgés de plus de 60 ans.

Les squatteurs expulsés manifestent
Au même moment, à quelques dizaines de kilomètres de là, des familles manifestaient pour témoigner d'un autre problème lié au logement. Plusieurs familles africaines organisaient une manifestation devant la mairie de Pantin (93) pour réclamer un relogement. Elles avaient été expulsées fin juillet des logements HLM qu'elles squattaient depuis plusieurs années. Les cinq appartements visés font l'objet d'un programme de rénovation urbaine engagé par le bailleur HLM municipal, Pantin Habitat. Depuis leur expulsion, une trentaine de personnes dont la moitié d'enfants, demandent à être relogées. Mais si les squatteurs affirment que huit familles vivaient dans ces logements, la mairie dit «n'en connaître que cinq».

«On est fatigués, mes enfants ne veulent plus rester dehors», expliquait jeudi soir Djeneba Goumani, 42 ans, 8 enfants, en affirmant qu'elle «a payé depuis 2005 un loyer (une indemnité d'occupation) de 550 euros chaque mois». Mais le maire de Pantin, Bertrand Kern (PS), a redit à l'AFP qu'il ne relogerait pas ces familles. «Avec 4.000 demandes de logement social en attente, la ville ne le peut pas et ce serait un encouragement à venir squatter à Pantin».

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