Afin de limiter l'envol du prix de l'électricité outre-Rhin, le nouveau gouvernement d'Angela Merkel souhaite rapidement abaisser les subventions des énergies renouvelables, biomasse et éolien terrestre en tête. Berlin souhaite introduire des quotas et des mécanismes de marché dans le secteur par le biais d'appels d'offres mettant les producteurs en concurrence.

Le nouveau ministre allemand de l'Economie et de l'Energie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, souhaite que le mécanisme de soutien aux énergies renouvelables soit revu dès cette année. Comme annoncé dans le programme du gouvernement de coalition qui vient de prendre ses fonctions, le subventionnement excessif sera limité. "Les prix ne vont pas reculer, ça non, mais nous allons enfin mettre un frein à la hausse des prix", a indiqué le ministre dans un entretien à la chaîne de télévision ZDF.

 

Concrètement, le gouvernement allemand souhaite réduire drastiquement les subventions à l'éolien terrestre et à la biomasse, et limiter les installations de nouvelles capacités d'EnR à 2.500 MW par source d'énergie (solaire et éolien terrestre notamment). D'autre part, il entend introduire des mécanismes de marché dans ces secteurs, en obligeant les plus importants producteurs à vendre leur électricité sur le marché. Pour l'heure, l'électricité "verte" est prioritaire pour alimenter le réseau et bénéficie d'un prix garanti. A partir de 2017, le montant des subventions sera défini par un système d'appels d'offres mettant les producteurs en concurrence.

 

La transition écologique remise en cause ?
Les Verts allemands ont déjà réagi à l'annonce de ce projet de loi, qui est censé être approuvé rapidement afin d'entrer en vigueur dès le 1er août. Ils estiment qu'il "met en péril la transition énergétique" et s'inquiètent d'un effondrement du marché du solaire, déjà touché par les précédentes coupes des aides survenues en 2012. L'Allemagne maintient pourtant son objectif ambitieux de 80 % d'électricité consommée d'origine renouvelable en 2050, contre 25 % aujourd'hui.

 

En France également, le mécanisme de soutien aux EnR est remis en question. Des discussions ont été lancées au ministère de l'Ecologie et de l'Energie, qui devraient s'achever à la fin du mois de février. Le recours croissant à des appels d'offres ou la favorisation de l'autoconsommation sont des mesures étudiées. L'Hexagone a pour ambition de produire 25 % de son électricité à partir de sources renouvelables en 2020.

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