TRANSITION. Avec 22 lauréats dans huit régions françaises, le premier appel d'offres concurrentiel de l'éolien terrestre a rempli son objectif : faire baisser les coûts de près de 10 %. Une preuve de la compétitivité des solutions selon le ministère de la Transition écologique et solidaire et le Syndicat des énergies renouvelables.

"Les résultats sont sans ambiguïté : la maturité et la compétitivité de l'éolien terrestre, et plus largement des énergies renouvelables, sont une réalité", annonce Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire qui vient de désigner les 22 lauréats d'un appel d'offres particulier. Car, pour la première fois, les projets ont été sélectionnés après une phase de mise en concurrence qui a eu pour résultat de grandement réduire les coûts.

 

Lancé au mois de mai 2017, cet appel d'offres éolien terrestre sera divisé en 6 périodes s'étalant sur 3 ans, conduisant globalement à l'attribution de 3 GW de puissance éoliennes. La première fournée de projets cumule donc plus de 500 MW de capacités nouvelles, réparties dans huit régions françaises. Ce sont les Hauts-de-France qui se taillent la part du lion, avec 8 parcs d'une puissance totale de 226,8 MW. La région, dont le gisement de vent et la topographie sont très favorables, dispose même des deux projets les plus importants (54 MW aux Nouvions et 36 MW à Ablaincourt). Le Centre-Val de Loire, cumule trois parcs de forte capacité (72 MW en tout) et devance les Pays de la Loire qui compteront quatre fermes éoliennes de plus (70,2 MW). La Nouvelle-Aquitaine dispose également de trois projets lauréats (63,7 MW).

 

Vers une mise en concurrence systématique ?

 

 

Les parcs sélectionnés disposeront d'un contrat de complément de rémunération d'une durée de 20 ans. La moyenne de prix sur l'ensemble des dossiers retenus s'établie à 65,4 €/MWh. Le ministère de la Transition écologique et solidaire note : "Les bons résultats apportés par cette nouvelle procédure concurrentielle, qui présente des prix nettement inférieurs aux tarifs d'achat (-9 %) vont conduire le Gouvernement à privilégier cette procédure pour les futurs projets, en redéfinissant le périmètre des projets éligibles aux soutiens sous forme d'appel d'offres et de tarif d'achat". A noter que, pour la première fois également, les projets faisant appel au financement participatif pourront prétendre à un bonus. Là encore, le ministère signale qu'il encouragera cette pratique permettant de mieux intégrer les collectivités et particuliers pour une meilleure appropriation locale des installations.

 

De son côté, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) déclare : "Ces résultats soulignent la compétitivité sans cesse croissante, avec un coût maîtrisé et de plus en plus faible, de l'énergie éolienne et confirment la place importante qu'elle doit prendre dans le mix énergétique français". Toutefois, la filière s'inquiète de l'annonce de la généralisation de ce type d'appel d'offres concurrentiel. Elle serait, selon le SER, "de nature à fragiliser la filière" et souhaite en discuter avec les autorités. Pour Jean-Louis Bal, le président du syndicat, et Gwenaëlle Huet, celle de la commission éolienne, "le parc éolien se développera de manière d'autant plus harmonieuse que les deux dispositifs utilisés aujourd'hui - guichet ouvert et appel d'offres - demeureront en vigueur". Ils louent leur complémentarité qui permettrait de développer des fermes de toutes tailles, réparties plus harmonieusement sur le territoire.

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