Malgré les promesses, les Crédits d'Etat pour la ville ont été gelés par Bercy le 12 août. Jean-Louis Borloo tente un bras de fer.

C'est le même principe que les soldes d'hiver, mais en avance. Et le rabais ne porte pas sur le pull à la mode, mais sur les Crédits d'Etat pour la politique de la Ville. On se souvient pourtant des premiers discours de Jean-Louis Borloo, qui voyait dans la dégradation du cadre de vie les prémices de l'insécurité. C'était la grande époque du discours sécuritaire, et chacun voyait midi à sa porte. Aujourd'hui, le problème majeur est purement budgétaire, et les promesses électorales phares, en butte avec les obligations européennes, viennent pénaliser les mesures nécessaires, comme le budget ville.
Le 12 août dernier, le ministre du budget, Alain Lambert, décidait d'un gel massif des Crédits d'Etat. L'économie devait atteindre 3,8 milliards d'euro, jusqu'à ce que soit trouver la marge de manœuvre nécessaire pour répondre aux besoins tout en préservant l'équilibre budgétaire. Et, aux vues des perspectives de croissance, le gel pourrait durer.
L'inter-réseau DSU, association regroupant des professionnels de la politique de la ville, inquiète de ces blocages, a été reçu le 18 septembre par le ministre délégué à la Ville. "Monsieur Borloo nous a assuré que ce serait le gel " zéro ", rapporte Marc Valette. Depuis dimanche il renvoie l'ordre aux préfets de lever ce gel".
Entre effet d'annonce, à la Ville, et effet de manche, au Budget, un bras de fer semble avoir été entamé, dont le vainqueur à court terme est sans doute connu d'avance.

actionclactionfp