L'éditeur Finalcad a organisé un "hackathon", les 24 et 25 septembre 2016, pour tester le développement d'applications en lien avec l'open data des villes ou avec la maintenance d'équipements dans les bâtiments. Deux projets ont été menés de front. Récit du weekend avec Aurélien Blaha, directeur marketing de Finalcad.

Le concept a traversé l'Atlantique voilà quelques temps : le hackathon consiste à réunir, pendant quelques jours, des équipes de programmation et de développement informatique pour créer des applications et des outils sur des thématiques précises. C'est exactement ce qu'a organisé l'éditeur Finalcad, entre le vendredi 23 septembre au soir et le dimanche 25 septembre dans l'après-midi. "C'est une idée qui vient des Etats-Unis et qui mobilise des passionnés sur leur temps libre", nous explique Aurélien Blaha, le directeur marketing de la société, qui, pour l'occasion s'est entourée de partenaires comme BIM&CO et OpenDataSoft, des spécialistes de la gestion de données et du travail collaboratif.

 

Huit personnes, un week end : deux applications

 

"Notre but : utiliser des données de villes ouvertes pour développer des applications ou des services. Nous avons commencé le vendredi soir, avec une présentation des différentes thématiques et la constitution des deux équipes. En tout huit personnes ont travaillé tout le samedi et dimanche jusque dans l'après-midi", relate-t-il. Deux équipes pour deux projets : d'un côté, "Street is yours", et de l'autre, "Beli". La première application consiste à offrir aux usagers une possibilité de remonter les informations aux services de la voirie d'une ville pour signaler des désordres : nid de poule, mobilier urbain endommagé… Simple de prise en main, elle reconnaît automatiquement certains objets que l'utilisateur prend en photo avec son smartphone et leur associe des actions courantes d'entretien et réparation. En deux jours, une première version de l'application a été mise sur pied avec une interface sommaire. Quant à l'application "Beli" pour "Building Equipment Lifecycle Information", ses temps de développement ont été plus longs. Le concept : collecter des informations sur les équipements nécessitant une maintenance particulière dans un bâtiment et les associer à une base de prix afin de fournir un devis estimatif du coût de maintenance, selon le type de bâtiment et la nature de ses équipements.

 

Visiblement satisfait de cette première expérience de hackathon, Aurélien Blaha, déclare : "L'expérience sera retentée, dans six mois ou un an. Tous sont partants pour le refaire. Il faudra inclure davantage de grands groupes du bâtiment et plus se connecter à la communauté des développeurs purs, qui ne connaissent pas forcément le secteur de la construction. Nous avons calculé qu'il faudra entre 4 et 6 développeurs pour 1 ou 2 personnes du métier, pour développer une application qui ait du sens et réponde à un usage concret".

 

Finalcad lève des fonds pour accélérer son développement :
L'éditeur a bouclé un tour de table de près de 18 M€ auprès de différents investisseurs dont Serena Capital, CapHorn Invest et Aster Capital. Les fonds réunis devraient accélérer le déploiement commercial international (principalement en Europe et Asie), l'expansion vers de nouveaux secteurs (pour couvrir la construction, les infrastructures, l'énergie et les concessions) et le développement de nouvelles technologies (intelligence artificielle, réalité augmentée, analyses prédictives en temps réel et en mobilité). Selon un rapport de Global Construction Perspectives et Oxford Economics, cité par Finalcad, l'industrie mondiale de la construction représente un chiffre d'affaires de 8.500 Mrds € et elle devrait doubler de taille d'ici à 2030. Or, elle est encore assez peu numérisée. D'où l'ambition de l'éditeur de se tailler une part dans cet énorme gâteau. Il espère doubler ses effectifs d'ici à la fin de 2017 pour atteindre les 150 collaborateurs, et porter son chiffre d'affaires à 89 M€ à l'horizon de 2020.

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