Selon les derniers chiffres de la construction publiés par le ministère de l'Ecologie, le marché de la construction neuve de bâtiments non résidentiels affiche un recul accru des autorisations, soit - 15 % sur 12 mois glissants, repoussant le terme d'une véritable amélioration de la situation. Analyse avec le cabinet d'étude Développement Construction.

Selon le bilan de conjoncture réalisé par le cabinet d'étude Développement Construction, les surfaces autorisées dans le secteur des bâtiments non résidentiels enregistrent, à fin mai 2010, un repli de l'ordre de 15 % sur 12 mois glissants France entière, traduisant une légère dégradation de la situation par rapport à celle observée un mois auparavant, avec un recul alors évalué à - 13 %. Ces surfaces autorisées représentent un volume de plus de 33,3 millions m² à fin mai 2010, contre quelque 34,1 millions m² à fin avril 2010.

 

A fin mai, seuls 3 secteurs sont inscrits à la hausse : les bâtiments hôteliers (+ 10,5 %), les bâtiments agricoles (+ 5,9 %) et les bâtiments publics pris dans leur ensemble (+ 0,5 %), ce dernier secteur bénéficiant, en un mois, d'un retournement de tendance (-1,1 % à fin avril 2010). A contrario, les autres secteurs du non résidentiel enregistrent des reculs oscillant entre - 13 et - 40 % en termes d'autorisations : bâtiments de l'Industrie (- 40,3 %, contre - 42,6 % (fin avril) ; bureaux (- 28,4 %, contre - 24,1 % (fin avril) ; entrepôts (- 26,5 %, contre - 20 % (fin avril) ; commerces : - 13,2 %, contre - 7,4 % (fin avril).

 

A fin mai 2010, le volume des mises en chantier de bâtiments non résidentiels s'établit, France entière, à un peu plus de 25,7 millions m² sur 12 mois glissants, soit à un niveau inférieur à celui mesuré le mois dernier : 26,1-26,2 millions m². Elles continuent de s'inscrire en fort recul sur 12 mois glissants par rapport à la période antérieure, avec une contraction de plus de 22 %. A fin mai 2010, sur 12 mois glissants, tous les segments du secteur non résidentiel sont plus ou moins fortement inscrits à la baisse, à l'exception du segment des bâtiments hôteliers (+ 9 %) et des sous-segments des bâtiments publics suivants : ouvrages spéciaux (+ 49 %), bâtiments de l'enseignement (+ 2,2 %) et bâtiments de l'action sociale (+ 1,2 %). De fait, les bâtiments de l'industrie, les bâtiments agricoles et les bureaux continuent d'afficher les baisses les plus fortes sur 12 mois glissants, avec des mises en chantier en recul de respectivement 46,7 %, 39,5 % et 25,9 %. Les bâtiments du service public, les entrepôts, de même que les commerces affichent, pour leur part, des reculs inférieurs à 15 % sur 12 mois glissants, avec des replis de respectivement 5,1 %, 12,7 % et 11,2 %. Il est à souligner qu'au niveau des bâtiments publics, les segments de marché qui se révèlent les plus en repli sur 12 mois glissants sont, à fin mai 2010, les bâtiments de transport (- 22 %) et les bâtiments de culture-loisirs (- 15 %).

 

Une amélioration sur trois mois glissants
Sur les 3 derniers mois (de mars 2010 à mai 2010), la situation des mises en chantier de bâtiments non résidentiels est incomparablement plus favorable que celle observée sur 12 mois glissants. De fait, le recul des surfaces commencées sur le dernier trimestre par rapport au même trimestre de l'année antérieure procède d'une évolution beaucoup plus favorable que celle observée seulement un mois auparavant, puisqu'il s'inscrit dans un repli de seulement 1,6 %, contre un recul de 13,6 % à fin avril et un recul de 21,6 % observé à fin mars 2010. Sur les 3 derniers mois, on observe de fait que certains secteurs manifestent une dynamique de croissance sans précédent dans un passé récent. Ainsi, le secteur des bâtiments hôteliers affiche une croissance insolente à fin mai (+ 125 %). Les bâtiments publics, pris dans leur ensemble, s'inscrivent à la hausse à + 17,5 %, certains de ses sous-segments affichant également des croissances à 2 voire 3 chiffres. Ainsi, les ouvrages spéciaux s'affichent avec une progression de + 180 %, tandis que les bâtiments d'action sociale et les bâtiments d'enseignement enregistrent respectivement une croissance de 21 et 16 %. Sur 3 mois glissants, les commerces et les bureaux affichent également de belles progressions, avec respectivement + 10 et + 8 % à fin mai 2010. A contrario et sans grande surprise, les marchés des bâtiments agricoles (- 56 %), des entrepôts (- 20 %) et des bâtiments de l'industrie (- 11 %) restent fortement déprimés.

 

20 régions françaises sur 22 toujours en recul
Sur 12 mois glissants, le volume des mises en chantier des bâtiments du secteur non résidentiel s'établit sur le marché métropolitain à environ 25,4 millions m², soit un niveau très légèrement inférieur à celui observé un mois plus tôt : 25,8 millions m². Cette évaluation à fin mai 2010 des surfaces commencées dans ce secteur des bâtiments non résidentiels traduit un repli de près de 23 % du volume des mises en chantier dans l'Hexagone. A fin mai, toutes les régions sauf la Corse (+ 48,1 %) et la Bourgogne (+ 12,5 %) sont inscrites à la baisse, avec une amplitude de recul variant entre - 3 % et - 48 %. Douze régions présentent un recul supérieur à la moyenne métropolitaine, parmi lesquelles 4 sont fortement impactées à la baisse : Limousin (- 48,4 %), Franche-Comté (- 44,6 %), Nord-Pas de Calais (- 43,2 %) et Lorraine (- 42,6 %). Huit régions peuvent se prévaloir d'un recul inférieur à la moyenne métropolitaine. Il s'agit des régions Languedoc-Roussillon, PACA, Pays de la Loire, Picardie, Aquitaine, Alsace, Ile de France et Auvergne.

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