La généralisation des véhicules électriques répond à plusieurs problématiques, de coût des énergies fossiles face à leur raréfaction, de pollution atmosphérique, de réduction des nuisances et de développement durable. Industriellement, les entreprises françaises se situent dans le peloton de tête. Et le gouvernement soutient un vaste plan de déploiement des bornes de recharge. Tour d'horizon.

De nombreux facteurs concourent au développement de la mobilité électrique : "Il y a un enjeu environnemental", explique Philippe Lemarotel, directeur marketing France chez Hager (fabricant de matériel électrique). "Moins de nuisances, moins de dépendance énergétique, un coût au kilomètre bien inférieur. Il y a également un enjeu politique et industriel". La France et l'Europe entendent négocier au mieux ce virage. "D'ici à 2020, le nombre de véhicules électriques en circulation en Chine et aux Etats-Unis devrait atteindre plus de 6 millions au total, selon les projections dans ces deux pays. C'est pour l'Europe une excellente occasion de se positionner solidement sur un marché mondial en plein essor", déclarait Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne, lors de la présentation d'un plan visant à doper l'industrie des véhicules propres au mois de janvier dernier.

 

Accélérer le déploiement des bornes
Car Bruxelles veut accélérer le déploiement du nombre de bornes de recharge pour voitures électriques à travers le continent, où de très grandes disparités existent. On comptait 12.000 bornes en 2011 et l'Union souhaite dépasser les 790.000 points de charge d'ici à l'horizon de 2020. Un nombre minimum sera imposé à chaque Etat membre : pour la France, le chiffre avancé est de 97.000 bornes. Mais l'Hexagone, dont les industriels sont en pointe dans le secteur (Renault, Schneider-Electric, DBT, Hager, etc.), vise un objectif bien plus ambitieux, celui de voir rouler 2 millions de voitures électriques sur les routes, alimentées par 400.000 bornes ouvertes au public. Le constructeur Renault, qui dispose d'une gamme "Zéro Emission", estime que 200.000 véhicules électriques neufs seront vendus chaque année au début de la prochaine décennie, soit 10 % du marché total. "Avec plus de 9.000 immatriculations en 2012 - deux fois plus qu'en 2011 - la France représente à elle seule 35 % des ventes en Europe, et constitue le premier marché, figurant dans le Top 3 mondial", confirme Philippe Lemarotel (Hager).

 

Une souhaitable harmonisation européenne
Pour soutenir tout le secteur, le gouvernement propose des primes à l'achat pour les véhicules et il compte investir plus de 450 M€ dans les infrastructures de charge, dans 25 zones urbaines, d'ici à 2014. "Si 2012 a été calme au niveau infrastructures publiques, 2013 devrait être plus dynamique", précise Vincent Brunel, directeur de l'activité Véhicules électriques chez Schneider-Electric. L'entreprise participe à plusieurs projets d'équipement dans des municipalités (Angoulême, Lyon, Bordeaux…) pour des services d'auto-partage type Autolib et pour des équipements dans des parkings publics. "Mais il existe trop de diversité dans les spécifications à l'heure actuelle", poursuit Vincent Brunel pour qui il faut anticiper les besoins des véhicules futurs. C'est pourquoi Bruxelles propose la mise en place de normes communes - pour l'instant inexistantes - pour toutes les prises des bornes… d'ici à la fin de 2015, sachant que la France n'a pas opté pour les prises de "type 2", ce qui risque de compliquer les choses avec nos voisins. D'après Schneider-Electric, la capacité de charge évoluera avec les besoins des véhicules, passant de 3 kW à 7 kW pour une charge normale (quelques heures), voire 11 kW en Allemagne avec le triphasé, et 22 kW pour une recharge accélérée (quelques minutes).

 

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