Les acquéreurs étrangers non-résidents représentent plus de 4% du marché français de l'immobilier, et cette niche ne connaît pas la crise, selon l'Observatoire publié par BNP Paribas International Buyers. Quel est le profil de ces acquéreurs et où s'installent-ils en priorité ? Eléments de réponse.

Un couple marié, âgé d'environ 46 ans, propriétaire de son logement dans son pays d'origine, au revenu net de 12.000 euros par mois, prêt à acquérir un bien immobilier en France pour 400.000 euros : ce portrait robot est celui du ménage type dressé par BNP Paribas International Buyers, qui vient de présenter son premier Observatoire du marché des biens immobiliers acquis en France par des non-résidents.

 

Le premier constat est celui d'une clientèle, sinon fortunée, au moins aisée. C'est peut être l'une des explications au fait que ce marché «s'inscrit un peu en contrepoint des autres tendances observées sur le marché immobilier. Ce segment semble se maintenir, même en période de crise», indique Caroline Soulié, directrice de BNP Paribas International Buyers. En 2007, cette niche a représenté plus de 4% du marché immobilier français en nombre de transactions, et les estimations 2008 de BNPP IB, si elles ne sont pas encore précises, font état d'une «relative stabilité du marché». Le montant moyen de l'acquisition pour les non-résidents est de 258.000 euros dans l'ancien et 308.000 euros dans le neuf. Parmi le panel interrogé en février pour l'Observatoire, 90% des non-résidents estiment que leur investissement immobilier en France est un bon placement à long terme.

 

D'où viennent les acquéreurs étrangers ?
Les acquéreurs prennent majoritairement la direction du sud, particulièrement la région Paca où est réalisée une transaction sur quatre. Sans surprise, on trouve en tête des candidats à l'achat en France, les Britanniques, qui représentent 26% des transactions. Les Européens sont très présents, avec également les Italiens (9%), les Belges (6%), suivis des Irlandais, Espagnols et Néerlandais. L'Observatoire note également «une poussée significative» des Russes depuis trois ans, une clientèle au profil très haut-de-gamme qui représente désormais 3% des acquisitions des non-résidents.

 

Parmi les principales raisons évoquées pour expliquer la décision d'acheter en France, on trouve l'intérêt pour la langue, la culture et le mode de vie (77%), l'habitude d'y venir pour les loisirs ou le travail (67%), et en troisième position, des prix de l'immobilier peu élevés (57%). Un argument assez relatif, mais à mettre notamment en parallèle avec la part importante d'acquéreurs en provenance de Grande-Bretagne où les prix sont plus élevés. Les réserves évoquées à l'acquisition en France portent sur «une lourdeur et une complexité administrative» au moment de l'achat. Il faut noter d'ailleurs que cette étude fait état des particuliers, et ne prend donc pas en compte les acquéreurs qui auraient créé une société afin d'acquérir leur bien.
Si une majorité de ces acheteurs ont recours au crédit dans leur propre pays pour cette acquisition, les Irlandais sont les plus enclins à engager une demande de financement dans un établissement français (35% des acheteurs de cette nationalité), suivis des Italiens (27%), des Britanniques (22%) et des Néerlandais (14%).

 

Implantation des compagnies «low cost»
Facteur inattendu, pourtant lié en partie à cette niche, de nombreuses compagnies aériennes «low cost» ont ouvert des lignes dans des régions prisées par les acquéreurs étrangers. «Les transactions immobilières avec les étrangers ont favorisé l'ouverture de certaines lignes pour ces compagnies», indique Pascale Roussarie, responsable de l'Observatoire. Il semblerait désormais que la tendance se soit inversée : «On voit maintenant les clients orienter leurs choix en fonction de l'implantation des lignes low cost, qui leur permettent de faire des allers-retours fréquents et donc, de travailler depuis la France».

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Part des nationalités dans les transactions

Acquéreurs étrangers
Acquéreurs étrangers © BNPP International Buyers - Perval (données 2008)
Plus de trois quarts des acquéreurs d'un bien immobilier de nationalité étrangère viennent d'Europe.

Part des transactions par région

Acquéreurs étrangers
Acquéreurs étrangers © BNPP International Buyers - Perval (données 2008)
Les acquéreurs étrangers mettent le cap vers le sud.

Répartition du nombre de transactions selon le type de bien

Acquéreurs étrangers
Acquéreurs étrangers © BNPP International Buyers - Perval (données 2008)
La catégorie "Autres" comprend les résidences de service (2% des transactions) et les terrains (11% des transactions).

Répartition du nombre de transactions selon le bien acheté

Acquéreurs étrangers
Acquéreurs étrangers © BNPP International Buyers - Perval (données 2008)
Les maisons représentent 48% des transactions effectuées par les non-résidents.

Répartition de la production selon l'usage du bien

Acquéreurs étrangers
Acquéreurs étrangers © BNPP International Buyers

Moyen utilisé le plus souvent pour se rendre en France

Acquéreurs étrangers
Acquéreurs étrangers © BNPP International Buyers
Les compagnies "low cost" favorisent le choix de la France.

Moyens de recherche du bien

Acquéreurs étrangers
Acquéreurs étrangers © BNPP International Buyers