Le manque d'eau potable dans les mégapoles des pays en développement est devenu le thème phare du troisième Forum mondial urbain de l'Onu qui s’est déroulé du 19 au 23 juin à Vancouver, au Canada.

L’eau était au centre des discussions des 15.000 délégués réunis au troisième Forum mondial urbain de l’Onu. Plusieurs experts ont en effet insisté sur le fait que l'eau polluée était en cause dans le tiers des maladies connues dans le monde, freinait le développement économique, dégradait l'environnement, et était source de conflits locaux et régionaux. Ils ont par ailleurs souligné que les habitants des bidonvilles étaient ceux qui souffraient le plus de la pollution de l'eau, même si elle transporte des infections partout sur la planète. « Tout le monde en paie le prix, pas juste les pauvres des villes », a déclaré un animateur du forum, Boniface Gondwe.

Un rapport des Nations unies publié en début de semaine indique que 60% des habitants de la planète habiteront en ville en 2020, contre 50% actuellement. Et d’ajouter que le plus inquiétant est que 38% de la croissance démographique urbaine actuelle a lieu dans des bidonvilles privés d'eau et de tout-à-l’égout.
Officiellement, 95% des villes de la planète offrent de l'eau à leurs habitants, mais « ce chiffre est trompeur ». Eduardo Moreno, chef de l'observatoire urbain d'Onu-Habitat a en effet déclaré que seulement 37% des Africains, 70% des Asiatiques et 71% des Latino-Américains avaient accès à l'eau potable.
« Bien qu'il n'y ait pas de solution facile à ce problème, il est impératif de réunir dans une démarche commune tous les partenaires, privés comme publics, au risque sinon de voir bien des projets tourner au fiasco », ont averti plusieurs délégués.
D'autres considérations de grande importance pour l'avenir des villes, comme leur croissance démographique ou leur santé économique et financière, sont ainsi passées au second plan des discussions officielles du forum.

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